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«Les nouveaux paysages de l'habitat»

EUROPAN 5 DEPLACEMENT ET PROXIMITÉ

Les nouveaux paysages de l'habitat
EUROPAN 5 a choisi les délaissés urbains des villes européennes et leur croisement avec les réseaux de déplacement comme champ d'investigation. Le développement des villes européennes dans les cinquante dernières années a entraîné la consommation de grands territoires périphériques pour implanter les nouvelles zones et leurs infrastructures. Des périphéries se sont composées à partir des lignes de déplacement et des fragments bâtis. Dans l'entre-deux ont subsisté des espaces non ou faiblement affectés. En même temps la ville laissait en jachère des emprises foncières aux fonctions obsolètes. De quoi faire surgir une ville en creux composée de laissez pour compte de l'urbanisation. Alors que les visions extensives de la ville sont en crise, se pose la question de comment se réapproprier ces espaces interstitiels pour en faire des lieux à habiter. Comment inventer de nouvelles formes de paysages urbains ? Et si on ne cherche plus à maîtriser la forme globale de la ville comment alors transformer ces sites contemporains résiduels et disparates en autant de territoires de valorisation ? Comment créer des entités résidentielles, paysagères et architecturales, comme des parties nouvelles dans le puzzle de la ville existante, dans le tapis déchiré et discontinu de la métropole moderne.
EUROPAN 5, autour de cet enjeu, recherche des situations concrètes sélectionnées dans un grand nombre de villes européennes, de cultures urbaines très différentes mais traversées par les mêmes questionnements. EUROPAN 5 propose aux jeunes architectes trois axes de travail formulés comme autant de questions posées à la fois à la conception architecturale et aux politiques urbaines :

MOBILITE ET PROXIMITE. On constate dans la plupart des villes européennes un éloignement des nouvelles aires résidentielles par rapport aux noyaux centraux ou péri-centraux. Cette distance croissante entre habitat et autres fonctions urbaines obéit souvent à des impératifs de terrains libres et bon marché dans les zones d'extension. Leur disposition rend difficiles les connexions quotidiennes indispensables entre habitat et travail, entre habitat et loisirs, entre habitat et commerces. Dans ce contexte, la valorisation d'aires résidentielles tiendra plus qu'à leur proximité des centres à leur localisation bien desservie tant du point de vue des réseaux routiers que des transports publics autour de stations de tramway ou de métro permettant des mobilités multiples entre le logement et la ville.

Déplacement et accessibilité résidentielle. 
Dans la ville des fonctions éclatées et des déplacements multiples, la question de l'accessibilité des aires résidentielles devient centrale. Quels modes de déplacement faut-il privilégier, la voiture ou les transports publics ? Et si l'on choisit d'en croiser plusieurs -automobile, bus, tramway, train, vélo - comment aménager les réseaux pour permettre des logiques et des rythmes de mobilité différenciés ? Suivant quel traitement spatial ces réseaux peuvent-ils favoriser les liaisons urbaines plutôt que d'être des facteurs de coupure spatiale ? Un urbanisme induit par le tracé des réseaux. 
La modernisation des réseaux de déplacement dessine une nouvelle topographie de la ville non plus sur un modèle urbain radio-concentrique mais suivant les linéarités multiples des infrastructures. Comment concevoir ces nouveaux lieux urbains (espaces publics et bâti) induit par ces réseaux (sites propres de tramway, voiries principales, métro...) qui traversent et relient les fragments de la ville ? Comment insérer les sites propres du déplacement urbain dans l'espace public et en faire des générateurs d'urbanité ? Comment mettre en relation l'espace abstrait de la mobilité et celui physique et sensible des quartiers de logements ?

HABITAT ET NATURE 
Si le logement peut être considéré comme un droit, le développement urbain, la croissance des vitesses, les fractures sociales accroissent les phénomènes de ségrégation spatiale en spécialisant des parties de ville. La diversité sociale des aires résidentielles est-elle encore possible ? Passe-t-elle par une offre d'habitat varié sachant mixer logement social et privé ? Et quelles sont les nouvelles valeurs sociales et culturelles à donner aux logements qui correspondent aux modes de vie et aux représentations des populations plurielles ? Les nouveaux modes de vie urbains font émerger une revendication qualitative largement partagée ; la demande d'une architecture qui permette à la fois l'individualisation et la socialisation de la vie urbaine, qui prenne ses distances par rapport aux approches communautaires et qui s'inscrive dans des relations  sociales moins déterminées globalement et plus affinitaires, une architecture de la civilité qui permette le croisement, voire le contact sans l'imposer et tout en préservant le quant-à-soi.

Nature et habitat
Habiter au milieu de la nature et pourtant jouir des services urbains à proximité semble être l'idéal de nombreux métropolitains. L'urbanisation pavillonnaire supposée mêler nature et bâti, n'a produit qu'un paysage sans ordre apparent où prolifèrent les lotissements. Commentéviter le modèle de la banlieue tentaculaire ? Peut-on concilier densification urbaine, espaces collectifs, nature et désir des habitants d'un habitatfortement individualisé ?
De nouvelles formes d'habiter. 
Comment concevoir l'espace de proximité du face-à-face et de la rencontre propres aux aires résidentielles ? Mais que signifie habiter la ville aujourd'hui ? Est-ce posséder une maison individuelle dans un lotissement périphérique ? Vivre dans des immeubles collectifs mais à proximité des services urbains ? Avoir plus d'espace privé habitable ? Vivre en contact avec la nature ? Ou trouver au pas de son logement des espaces publics animés ?

MANAGEMENT D’OPÉRATIONS COMPLEXES
Dans un contexte urbain marqué par l'incertitude, dans un contexte social caractérisé par l'urgence, dans un milieu politique marqué par la démocratie décentralisée, comment penser à long terme et la grande et la moyenne échelle et préparer la ville et l'habitat de demain ? Alors que la vitesse dans les télécommunications, dans les déplacements et dans la vie quotidienne semble rendre les choses éphémères et détendre leur lien à l'espace, il apparaît nécessaire de redéfinir les nouveaux modes de restructuration de l'espace qui assurent la qualité de l'environnement urbain avec la mutation plus rapide des usages et des fonctions. Comment penser une architecture qui refuserait l'urgence seule, s'inscrirait dans le long terme et la dimension urbaine, qui prendrait en compte le temps et l'espace, la construction d'un cadre ouvert et durable qui permette la flexibilité et évolution de la vie urbaine ?

Une intensification des usages.
Quels types de programmes sont à même de générer de la vie urbaine dans ou autour des quartiers d'habitat ? Doit-on aménager un réseau de pôles fonctionnels, penser des mosaïques de programmes pluriels ou gérer les opportunités contextuelles dans leur diversité socio-économique?

Gérer la complexité.
Tester la capacité du projet à intégrer les paramètres de la complexité urbaine et de leur gestion est nécessaire. La multiplicitédes intervenants, le mélange des acteurs publics et privés, l'instabilité programmatique, la mutation des usages affectent l'espace urbano-architecturalqui doit se concevoir comme un processus en mouvement, avec des allers retours permanents entre idée d'ensemble, formalisations multiples et réalisations échelonnées. Comment inventer un projet suffisamment fort pour dérouler sa logique sur un temps long tout en intégrant la négociation permanente entre forme urbaine, programmation et définition architecturale ?
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