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SESSION 16
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Reims — Avenue de Laon

réalisation architecturale

Phase concours

Le thème de la session 1 d'Europan invitait les candidats à proposer des projets en prise avec l'évolution de modes de vie et des structures familiales. En relation avec un volet urbain consacré à la valorisation des friches ferroviaires, l'équipe "2+2 architecture" a développé une réflexion sur le logement en deux volets. Le première concerne la mobilité supposée des "nouveaux nomades" européens (cadres, chercheurs, techniciens, etc.), pour lesquels ils imaginent un dispositif de wagons-logements venant se greffer ponctuellement en rez-de-chaussée d'immeubles conçus à cet effet. Garés de part et d'autre d'un hall-salon également pratiqué par les habitants de l'immeuble, les wagons sont connectés à cet espace, pensé comme un lieu de rencontre. Le second volet de leurs propositions relève moins de l'utopique que du prospectif. Partant du principe que "nous sommes tous des cohabitants", ils conçoivent des logements flexibles censés répondre aux aspirations de groupes familiaux "classiques", mais  aussi à des cas de figure de plus en plus répandus (cohabitants, familles monoparentales, etc.). L'appartement proposé bouscule des dispositifs qui figent les pratiques, à l'image de la traditionnelle partition jour-nuit. Une vaste pièce traversante, susceptible d'être fractionnée en trois parties par deux cloisons coulissantes, distribue l'ensemble des pièces ; les chambres, implantées aux deux extrémités du logement, sont en relation avec cet espace commun par le biais de doubles-portes. Le jeu de cloisons et la circulation le long de la façade permettent des scénaris d'appropriation multiples, selon la nature des relations entre les cohabitants. 

Phase pré-opérationnelle

Sollicités par l'Effort Rémois pour réaliser une opération de logements à Reims, les architectes ont abandonné l'utopie poétique et conviviale de la mobilité ferroviaire. Au cours de l'été 1989, ils ont eu l'opportunité de réaliser des simulations (volumétrie, typologie, faisabilité) sur trois sites, l'objectif étant de choisir le plus favorable à la réalisation des logements esquissés lors du concours. Sur le terrain retenu dans le faubourg de Laon, la transposition littérale de l'immeuble Europan s'avérant impossible, le système du double plot autonome a été abandonné. Plusieurs déclinaisons d'une petite barre - droite ou courbe, adossée en limite de proprieté ou dégagée des mitoyens – ont été esquissées. Le principe de ce train de plots reliés par des terrasses a montré d'emblée ses limites : l'adaptation des logements Europan à ces dispositifs ne permettait pas de préserver leurs qualités d'origine ; compte tenu de l'étroitesse du terrain (30 m), une barre parallèle aux limites mitoyennes pénalisait de plus les vues depuis les logements, ouverts en partie sur un mur mitoyen aveugle. 
Le projet de trois plots dissociés et identiques, adossés à l'une des limites séparatives, a finalement été retenu. Les logements "Europan", qui nécessitent une triple-orientation, occupent de fait la proue de l'immeuble, le long du chemin piétonnier projeté. Dans cette phase d'étude, en marge de paramètres comme les règles de prospect, l'insertion des volumes bâtis dans leur environnement ou encore les impératifs de densité, la qualité des logements a été déterminante dans le processus de conception. 

Phase réalisation 

Si les logements réalisés ne perdent pas le potentiel du projet initial, ils ont néanmoins évolué à la demande du maître d'ouvrage, pour des questions de coût et d'usages : la cloison courbe, qui assurait l'intimité du séjour dans le prolongement de la cuisine, a été supprimée ; les deux salles de bain, intégrées à chaque chambre, ont été remplacées par une salle de bain unique ; la circulation le long de la façade dans l'épaisseur d'une double peau, a été finalement intégrée à l'espace de la cuisine et de la salle de bain ; par ailleurs, les terrasses protégées sont devenues des balcons en saillies, aux extrémités du séjour traversant. 
Ce type ainsi réalisé représente environ un tiers des logements construits, avec une variante en rez-de-chaussée. Ici, le module de base est complété par une chambre accessible depuis le sas d'entrée, dont l'indépendance est encore renforcée par un coin-douche intégré. La configuration des plots et la diversité de l'offre induite par la commande, ont conduit les concepteurs à développer d'autres types de logements, du T2 (57m2, mono-orienté, sans balcon) au T6 (121 m2 en duplex, triple orientation, terrasse de 35 m2), en passant par le T5 (double orientation, 98 m2 sans balcon) et le T4 (87,84 m2 en duplex, mono-orienté, sans balcon). Au final, chaque plot comporte entre 6 et 7 types d'appartements différents. Dans le cadre imposé par un financement PLA, l'ensemble des logements témoignent d'une attention très fine aux usages et à la qualité de l'architecture domestique, qu'il s'agisse de la distribution et de la partition, du dimensionnement et des proportions, ou encore de la luminosité et des vues.
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