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SESSION 16
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Nantes — boulevard d'Alby

réalisation architecturale

La décision par le CHU de Nantes d'installer une crèche de 60 berceaux au rez-dechaussée de l'immeuble intervient alors que le chantier des logements est déjà commencé. Ce nouveau programme va considérablement changer le travail sur l'intérieur de l'îlot car il représente 780m2 de surface hors oeuvre alors que le Rez-de-Chaussée n'en compte que 300 . Les architectes décident de tirer une partie de ce programme en " tiroir " sur le jardin, et d'y ménager un patio afin d'en éclairer le coeur. La Nantaise d'Habitations et le C.H.U. décident de ne pas couvrir ce patio, qui ouvert directement sous les coursives des logements. Ensuite les dispositifs et la distribution internes de la crèche seront élaborés en collaboration constante avec la future directrice de le crèche. En s'appuyant sur le système de transparences depuis la rue vers le jardin postulé dès l'étude urbaine, la concertation avec les futurs utilisateurs permet aux architectes comme à la directrice d'affiner simultanément la programmation pédagogique et architecturale des locaux. Les trois unités d'accueil seront organisées de manière transversale depuis le parvis jusqu'au patio.
De fait, la surface réservée au jardin collectif en intérieur d'îlot est réduite au profit des locaux et du jardin de la crèche. En revanche l'installation de ce programme vient renforcer la pertinence du parvis aménagé devant l’immeuble et son importante fréquentation quotidienne. 
 

L'échelle urbaine 

Les architectes sont contactées par la SAMO pour une opération de 40 logements PLA à Nantes, sur une parcelle rectangulaire de 40 par 50 m, récemment acquise par le maître d'ouvrage, dans un contexte en transformation : la desserte récente par le tramway de ce quartier d'anciens faubourgs valorise ce territoire qui bénéficie d'une bonne accessibilité au centre et aux axes de circulation. Plusieurs opérations de logements sociaux s'y implanteront par la suite, à proximité de l'opération du boulevard Dalby. Analysant la composition du bâti environnant, et reprenant au départ les études d'implantation en U ou en T proposées par la maîtrise d'ouvrage, Isabelle Devin et Catherine Rannou proposent une organisation en deux bandes bâties parallèles : un immeuble haut, de logements collectifs sur le boulevard, dans la continuité du front bâti, et des maisons individuelles en bande, mitoyennes, en fond de parcelle, prolongées par des jardins privatifs qui forment une transition avec le parc, alors en projet.
L'opération du Boulevard Dalby marque le début d'une dynamique de construction de logements dans le quartier, liée à l'arrivée récente du tramway dans ce tissu urbain de faubourg, peu dense et bien situé à proximité du centre-ville de Nantes.  
L'aménagement urbain s’achève par la réalisation du parc municipal en 2001. Programme dense, accueillant une centaine d'habitants, son implantation en deux bandes bâties parallèles vient conforter une identité de quartier de faubourg, maintenant un dialogue avec les constructions plus anciennes environnantes, petits collectifs résidentiels privés ou d'habitat social plus récents, locaux commerciaux sur rue et artisanaux en fond de cour.

     

    Les espaces de proximité

    L'ensemble du secteur dans lequel s'inscrit l'îlot Huppel est d'ores et déjà constitué en Zone d'Aménagement Concerté (Z..A.C.), soumise à un cahier des charges établi par l'architecte Jean François Revert. Les jeunes architectes identifient les formes urbaines que ce type de règlement tend à générer s'il est appliqué de manière trop littérale : un urbanisme d'îlots, homogène et continu. Après avoir simulé le " volume capable " engendré par son application simple, ils le déforment en le mettant en résonance avec son contexte : reculs, ouvertures, morcellements, transparences…le tout en restant dans les limites de la réglementation. En prolongeant le tracé de certaines des venelles existantes ils travaillent sur la cohérence et la continuité des vides. Ils proposent un îlot ouvert, dont le coeur aménagé en square serait largement perméable à la rue grâce à la création de plusieurs passages. Ils morcellent et reculent le bâti et dilatent l'espace public en proposant de rétrocéder à la ville l'angle de la parcelle pour en faire un parvis. Des traitements identiques pour l'aménagement du parvis et du coeur d'îlot sont suggérés afin de renforcer la continuité entre les espaces urbains et domestiques. Parallèlement à ce travail attentif de découpage et de liaison des espaces publics, les architectes proposent un bâtiment principal en équerre parfaite, à 90°, sans artifice d'articulation. La proposition d'implantation du projet peut désormais se lire sur deux plans qui ne s'opposent pas mais se complètent : une insertion très fine dans un contexte complexe, lisible par la continuité des vides, articulée à une posture géométrique radicale et presque abstraite dans l'organisation des pleins.

     

    Les Logements

    Malgré la rupture d'échelle et l'extrême différence entre programmes du concours et de réalisation, les architectes cherchent à poursuivre les axes de recherche développés dans le concours : diversité des logements, expression différenciée des espaces, création de surfaces appropriables par les habitants. Introduisant une différenciation supplémentaire dans le programme initial (de logements collectifs) elles proposent une mixité, au sein de l'opération, entre deux typologies, individuelle et collective : l'une dans un collectif épais sur rue, l'autre sous forme de maisons en bande, en fond de parcelle, duplex ouvrant sur des jardins privatifs.
    Les esquisses s'attardent sur la définition du collectif sur rue, évaluant diverses organisations : l'immeuble épais distribué par un noyau central unique offre une configuration économique qui est retenue. La réalisation du Boulevard Dalby poursuit l'intention initiale de transformation du logement par le développement de surfaces appropriables, recevant des usages personnalisés. L'adaptation du concept d'individualisation au logement familial conduit les architectes à varier la distribution traditionnelle servant de base aux calculs des surfaces financées par les PLA. Le constat de la richesse des seuils de progression vers l'intime, dans le collectif, les amène à proposer une suppression des surfaces attribuées aux entrées dans le logement. Leur redistribution permet de développer des saillies de 4 à 5 mÇ (2,30 par 2,20 m), comme des "tiroirs" se déployant en façade, petites extensions qui constituent des espaces appropriables au gré des modes de vie. Prolongeant les séjours, les chambres ou implantés en interface entre les deux, ces espaces, largement vitrés latéralement et protégés en façade par un panneau de béton poli, peuvent accueillir des coins repas, des espaces de jeux ou des chambres d'appoint. L'implantation en bandes larges exploitant la profondeur de la parcelle permet une coexistence de typologies, en collectif ou en individuel groupé. Partageant accès et cour plantée, le dialogue s'instaure entre ces modes de vie urbains dont l'opposition dans la ville est fréquente, et qui se retrouvent socialisés dans la réalisation du Boulevard Dalby. La mixité se prolonge au sein du collectif par la diversité entre simplex et duplex.
    Mono-orientés, à l'Est sur rue ou à l'Ouest sur Cour, les logements collectifs dialoguent avec l'environnement par les saillies, les espaces extérieurs et les ouvertures ordonnancées selon les vues. Sur le boulevard, les extensions offrent des vues latérales, étendues, sur la ville, qui assure la connexion du logement à son environnement. Travaillant l'interface sensible de la façade, entre l'intime et le public, par le " cadrage " des ouvertures, les architectes définissent des hauteurs d'allèges de 80 cm pour proposer un regard panoramique sur la ville. L'intérieur des logements se développe, dans une logique exprimée dans le projet de concours, autour d'un noyau central qui sert d'espace tampon entre cuisine et séjour, tout en accueillant un cellier, rangement fermé rendu nécessaire par la typologie ouverte de la cuisine. Volume courbe, il permet des vues en diagonales depuis l'entrée, qui valorise, par effet de dilation, l'espace du séjour. Ce principe de distribution autour d'un noyau central se retrouve dans les logements individuels, où il organise les circulations entre les espaces d'entrée et de cuisine et les pièces de séjour en double hauteur, ouvertes sur le jardin. 
     

    étude urbaine et architecturale

    L'ensemble du secteur dans lequel s'inscrit l'îlot Huppel est d'ores et déjà constitué en Zone d'Aménagement Concerté (Z..A.C.), soumise à un cahier des charges établi par l'architecte Jean François Revert. Les jeunes architectes identifient les formes urbaines que ce type de règlement tend à générer s'il est appliqué de manière trop littérale : un urbanisme d'îlots, homogène et continu. 
    Après avoir simulé le " volume capable " engendré par son application simple, ils le déforment en le mettant en résonance avec son contexte : reculs, ouvertures, morcellements, transparences…le tout en restant dans les limites de la réglementation. En prolongeant le tracé de certaines des venelles existantes ils travaillent sur la cohérence et la continuité des vides. Ils proposent un îlot ouvert, dont le coeur aménagé en square serait largement perméable à la rue grâce à la création de plusieurs passages. Ils morcellent et reculent le bâti et dilatent l'espace public en proposant de rétrocéder à la ville l'angle de la parcelle pour en faire un parvis. Des traitements identiques pour l'aménagement du parvis et du coeur d'îlot sont suggérés afin de renforcer la continuité entre les espaces urbains et domestiques. 
    Parallèlement à ce travail attentif de découpage et de liaison des espaces publics, les architectes proposent un bâtiment
    principal en équerre parfaite, à 90°, sans artifice d'articulation. La proposition d'implantation du projet peut désormais se lire sur deux plans qui ne s'opposent pas mais se complètent : une insertion très fine dans un contexte complexe, lisible par la continuité des vides, articulée à une posture géométrique radicale et presque abstraite dans l'organisation des pleins.

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