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SESSION 16
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Bordeaux — Rue Poyenne

Réalisation architecturale

Lauréats du concours Europan 1 en 1990, Isabelle Manescau, François Marzelle et Edouard Steeg avaient proposé pour le port de Rotterdam un concept d’habitat évolutif qui a attiré l'attention de la Sonacotra, décidée à renouveler son parc vieillissant de logements réservés aux travailleurs immigrés. Ainsi, à Bordeaux, les architectes ont été missionnés pour concevoir une nouvelle résidence foyer dans le quartier des Chartrons, quartier de chais aux parcelles étroites et profondes, proche du port. Sa situation, en bordure du centre-ville, en fait aujourd'hui un quartier en pleine mutation et un emplacement intéressant pour un programme habituellement voué à la périphérie des villes.


Autre dimension expérimentale, les normes très rigoureuses de la Sonacotra, élaborées dans les années 60 et destinées à réduire les coûts de construction et de maintenance, sont réactualisées: les «unités de vie· avec  chambres de 5 m, douches communes et un séjour-cuisine pour 16 personnes qui existaient dans l'ancien foyer de la ville sont transformées ici en duplex pour 5 personnes, bénéficiant de douches et sanitaires individuels et de chambres de 10 m., prolongées par une loggia. L'organisation en duplex permet d'individualiser les accès aux logements, un escalier distribuant deux unités de vie depuis le patio.La résidence se compose de deux corps de bâtiments linéaires installés dans la profondeur de la parcelle, perpendiculairement à la rue.

Une cour intérieure semi-privative est délimitée, par un troisième bâtiment plot en façade sur la voie, laissant passer les vues. Ce patio, animé par des différences de niveau et les escaliers métalliques d’accès aux chambres, est un espace de vie supplémentaire, sur lequel s'ouvrent, au niveau bas, la cafétéria, la laverie, la salle de réunion. Au-dessus, en vis-à-vis, s'élèvent les façades de trois étages, composées d’un assemblage de persiennes à claire-voie en bois, fixes dans leur partie inférieure faisant office de garde corps et mobiles dans leur partie supérieures s'ouvrant en oscillo-basculant.. Cette première peau, protégeant une loggia de 1.20 m de largeur et l'intimité de la chambre, permet au locataire de graduer l'entrée de la lumière aussi bien que le degré de relation qu'il veut entretenir avec le voisin d’en face. Les seuls espaces ne disposant pas de persiennes sont les cuisines-séjours, partagées plusieurs résidents.
 
La façade sur rue, ne laisse filtrer le regard du passant que par deux failles toute hauteur le long du bâtiment . Ainsi l'opération reprend en le déjouant le caractère fermé et secret des façades du quartier el préserve l’intimité de l'espace central sans le couper de la rue. Conçu comme une plate-forme fonctionnelle qui concentre les services communs et les circulations, ce socle étagé est aussi structuré et dispose d'une consistance et d'une épaisseur propres. De la sorte, l'édifice ne semble plus ancré au sol ni encastré dans la parcelle mais détaché du sol, mais faisant flotter les volumes qui en émergent au-dessus de la grande nappe que constituent les toits de tôle des anciens chais.

Ce bâtiment a reçu en 1994 le prix de la Première Œuvre décerné par «Le Moniteur».
 

programme de restructuration 2014 

À LA DEMANDE D'ADOMA
102 logements repartis en 21 unités de vie organisées en duplex et comprenant chacune un séjour commun et cinq chambres équipées de salles de bains. La restructuration permet de transformer chaque chambre en studio, en l’équipant d’une cuisine grâce a la profondeur gagnée sur la loggia. Les séjours sont transformés également en studios.
 
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