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SESSION 16
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N'ATTENDS PAS LA MÉTROPOLE — Douaisis Agglo
    N’attends pas la métropole
    Paysage de plaines, traversé de canaux et de chemins de fer, ponctué de terrils, de friches et d’habitats miniers, le site proposé par Douaisis Agglo est emblématique du bassin minier du Nord de la France. Depuis le déclin industriel, le quartier Dorignies/Pont-de-la-Deûle, à l’instar de ses friches, semble figé. Pourtant, au vu des conséquences de l’Anthropocène, des perspectives de transitions brutales se dessinent, modifiant l’attractivité des territoires ainsi que les modèles de développement qui ont présidé à l’aménagement des villes. N’attends pas la métropole est une étude prospective qui, à partir du site proposé, cherche une manière de penser autrement le métropolisation sur le territoire spécifique du bassin minier.

    Construire la métropole post-minière
    Dorignies est notamment exceptionnel par son positionnement au barycentre de l’ancien bassin minier, au croisement du canal de la Scarpe, de la rocade minière et de la liaison ferroviaire Douai-Lille. C’est en réinterrogeant le potentiel de ces infrastructures que l’on peut imaginer la métropole à venir :
    • Comment un canal unit les habitants qui vivent sur ses rives et redessine un paysage métropolitain ?
    • Comment une voie ferrée désinvestie par les capitales régionales Lille et Amiens peut devenir par un système de train-tram, un axe de polarisation métropolitaine capable à la fois d’être une alternative à l’étalement urbain et une revitalisation des centres-villes existants ?
     
    Vers une métropole frugale, itinérante et partagée
    Le canal et le faisceau ferré existants forment un réseau adapté à l’installation d’une métropole des villes moyennes. Elles permettent d’agir simultanément à l’échelle locale, en fédérant les différents quartiers de Dorignies aujourd'hui isolés, et à l’échelle métropolitaine en stimulant l’interaction entre les différentes villes. Ainsi, les intercommunalités se développent à partir des liens évidents que constituent ces infrastructures paysagères. Ces collaborations permettent d’imaginer :
    • Le long de la voie ferrée et à proximité des gares des villes desservies en chapelet entre Douai et Lille, la mise en place d’un régime train-tram coordonnée à un projet de densification et de mixité urbaines ;
    • Dans la friche ferroviaire, des wagons accueillent des locaux associatifs et le matériel nécessaire pour faire vivre l’espace public (buvette, scène, sonorisation) ;
    • Sur les berges du canal, des péniches deviennent des équipements publics intercommunaux et mobiles (médiathèque, cinéma de plein air, scène).
     

    Finalement, cette métropole post-minière a des airs d’Instant City du collectif Archigram. Moins high-tech, plus frugale.


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    >> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 

    VIDEO DU PROJET (par l'équipe)


     
    L'avis du jury
    L’intitulé en forme d’interpellation illustre un positionnement habile pour sortir de la dépendance ou de la dichotomie entre les pôles métropolitains et les petites villes. Le jury salue la démarche consistant à accepter une situation et transformer les contraintes en atouts. L’équipe manifeste un intérêt pour la transformation de l’habitat, y compris sur l’eau, en déployant une mécanique fine et généreuse d’intervention sur la tour Delattre : travail avec les habitants de l’immeuble sans les déplacer, création d’espaces communs à chaque étage.
    L'équipe


      Nous adhérons au mouvement du « grand écart » initié entre architecture, urbanisme et géographie. Pour surmonter les crises contemporaines sur la soutenabilité de l’Anthropocène, entre la grande échelle et le temps long, cette « bigness des bigness » replace le discours sur l’architecture et l’urbain dans des pensées systémiques et multiscalaires aptes à collaborer avec les cycles du vivant. Une question pourrait résumer notre pratique actuelle :
       
      Comment construire aujourd’hui, à partir d’hier et en pensant à demain ?
      En conjuguant les temps, cette question tente de lier l’architecture à la mémoire et à la durabilité. 
      Elle émerge, à l’image de notre proposition sur la tour Delattre, de notre expérience de la réhabilitation du patrimoine de la reconstruction. Ne pas démolir, en plus d’avoir un intérêt économique, aboutit à des bâtiments qui expriment une esthétique puissante, une mémoire culturelle du temps et des savoir-faire. Aussi, cette question influence notre conception de bâtiments neufs. Elle résonne avec les besoins contemporains de flexibilité, pour aboutir à une architecture ouverte et durable.
      Via Europan 16, nous avons appliqué cette question à l’échelle d’un territoire, celui du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. Notre réponse par la réutilisation des abondantes infrastructures et superstructures minières comme armatures de paysage et de mobilité, tend à prouver qu’il est possible dès maintenant de recycler le patrimoine industriel afin de construire un futur métropolitain.
      C’est à partir de ce « Learning from Rehabilitation », que nous pensons l’architecture et le territoire, afin de leur permettre d’être un palimpseste heureux.


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