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Landscape focus — Saint-Brieuc
En proposant un double site, la ville de Saint-Brieuc remet en question l’idée même d’un périmètre de projet et interroge sur la relation entre terre et mer. Landscape Focus relativise cette quête de la mer pour ouvrir le territoire à la diversité de ses paysages, notamment les trois vallées qui traversent la ville et s’ouvrent sur la baie. La stratégie propose d’équilibrer le paysage infrastructurel en révélant l’ampleur de la géographie naturelle du site, et en rendant possible l’ouverture de micro-situations à l’échelle du quartier. Il s’agissait d’explorer la capacité du projet de paysage à transcender les échelles du territoire et à travailler une matière fondamentalement adaptable: le vivant. Par jeu de contraste, la valorisation d’une identité́ de ville «de terre» participe à affirmer le paysage de mer.
 
Différentes manières de retrouver une relation entre Terre et Mer sont explorées à travers :
- par l’ouverture de vues sur la géographie des vallées et sur la mer,
- par un gradient de motifs paysagers faisant la transition entre vallées naturelles et plateau habité,
- par des usages, évoluant au sein d’une armature urbaine dense et attractive,
- par des parcours reliant la gare au port et s’ouvrant sur le grand paysage,
- par des relations d’acteurs au sein d’équipements environnementaux, sur trois sites emblématiques aux estuaires des vallées.
 
La stratégie propose le recensement d’une collection de projets possibles dans une vision à long terme, puis sur leur hiérarchisation dans le temps par ordre de priorités. Le projet territorial se met en place à partir d’une gestion du paysage, notamment le déboisement partiel des vallées, qui amorce un cycle vertueux de réemploi de matière pour aménager les espaces publics. Ainsi, le bois sous différentes formes issu de la gestion forestière des vallées peut être utilisé in situ pour réintégrer les vallées dans des parcours urbains et dans des usages quotidiens. Le matériau crée ainsi le lien, dans l’espace et dans le temps, entre chacun des sites de projet.
 
La préservation d’espaces ouverts dans un contexte urbain soumis à une pression foncière représente un véritable engagement. Cette volonté de donner à voir le paysage a amené à un travail de cartographie des points de vue, impliquant un défrichage ciblé dans les vallées. Le projet se focalise enfin sur trois sites exceptionnels aux estuaires des vallées, qui sont à la fois des lieux de transition privilégiés entre mer et vallées, et soulèvent des enjeux écologiques majeurs. Une programmation autour d’équipements environne­mentaux intégrés au contexte urbain et ouverts au public permet de renforcer cette relation exceptionnelle à la baie.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole aux experts
L'avis du jury
La qualité de ce projet réside dans sa capacité à articuler des approches perceptive, physique, temporelle et économique du paysage. Les auteurs relèvent l’ambivalence de ce paysage (plein/vide, ouvert/fermé, terre/mer, passage/destination) et invitent à relativiser la quête de la mer pour s’ouvrir à la multiplicité des paysages de Saint-Brieuc. Leur stratégie se décline en deux temps : donner à voir et donner accès. Dans un premier temps, la gestion du paysage et notamment le déboisement partiel des vallées permet d’ouvrir de nouvelles vues, de créer de nouveaux parcours et d’engager un cycle de production / valorisation de matières. Dans un second temps, les auteurs identifient les estuaires (qualifiés de sites “bouchons”) comme des lieux de projet potentiels, porteurs d’une relation privilégiée avec la mer. La friche du Légué (Gouët), la station d’épuration (Gouédic) et la friche de la Grève des courses (Douvenant) sont des sites pollués, propices à l’installation de programmes environnementaux ouverts au public (pôle de méthanisation, parc d’épuration, lagunage).

Le jury a salué une démarche de valorisation du territoire par le paysage. La nature n’est pas seulement observée ou gérée, mais est ici consubstantielle du projet. Le jury a également salué les qualités spatiales de la proposition, son travail précis sur les trois vallées, l’ancrage dans l’histoire de la ville et la clarté des postulats qui permettent de mettre en évidence des enjeux écologiques importants au-delà des attentes de la ville.
L'équipe
À l’issue de mes études d’architecture et d’une formation en paysage, j’avais envie de travailler sur un projet qui s’affranchisse des limites entre architecture, urbanisme et paysage pour proposer une vision de territoire peut-être plus cohérente à long terme. Le concours Europan sur le site de Saint-Brieuc a constitué un support propice pour explorer ces sujets.
 
Cette double approche d’architecte et de paysagiste transparaît quelle que soit l’échelle du projet sur lequel je travaille, jusque dans le dessin du projet architectural. Grâce à des collaborations « à géométrie variable » alliant des compétences complémentaires, je participe régulièrement à des concours d’idée, parfois avec des suites opérationnelles. Je viens notamment d’être sélectionnée avec une équipe pour un concours international à Ostende en Belgique sur le réaménagement du front de mer. À nouveau, un beau sujet sur la relation d’une ville de bord de mer à son paysage.
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