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L'agora moderne — Bordeaux
L’agora moderne, incubatrice d’initiatives locales
 
Le départ des pompiers de la Caserne de la Benauge laissera un patrimoine moderne remarquable dans un secteur en pleine mutation au cœur de la Rive Droite. L’intégration de ce patrimoine hétérotopique du 20ème siècle aux nouvelles pratiques de la ville contemporaine et aux quartiers en mutation qui l’entourent est l’enjeu principal. Nous pensons que le succès de la métamorphose de la caserne repose sur sa capacité à entrer en résonance avec les mutations urbaines qui l’entourent dans les différents temps de construction de la Rive Droite bordelaise. Partant de là, nous avons proposé de penser des programmations hybrides fonctionnant au travers d’un “système à réaction” avec les besoins évolutifs du quartier. Plus qu’un projet de réhabilitation, la reconversion de la Caserne de la Benauge est un projet social, un laboratoire pour une autre façon de faire la ville.
 
Le deuxième enjeu est de s’inscrire dans la “métropole millionnaire” de 2030. Cette ambition impose la création de 75 000 nouveaux emplois et la densification des quartiers comme celui de la Benauge. C’est pourquoi l’un des objectifs de l’agora moderne est de faire entrer en résonance les besoins de formation et d’emploi avec les transformations, réhabilitations et densification du quartier. Le projet propose notamment aux habitants des formations aux métiers de la rénovation, pour qu’ils retrouvent un emploi et participent au développement de leur quartier. Il est aussi envisagé de créer un appart-hôtel qui combinera les rythmes du tourisme avec celui de la rénovation du quartier, en proposant des appartements temporaires pour les propriétaires ou locataires dont le logement est en rénovation.
 
Différents systèmes comme celui-ci sont mis en place pour créer des synergies entre investissements privés et intérêts de quartier. C’est ce que nous appelons les effets multiplicateurs territorialisés, processus par lesquels l’impact de chaque euro investit est amplifié au profit du bien commun. Cela passe par la recherche d’investissements stratégiques, susceptibles d’engendrer d’autres bénéfices locaux. Cet effet multiplicateur doit être mis en place dans les différents temps du projet, de sa conception à sa réalisation, mais surtout dans le temps de sa gestion pour le pérenniser.
 
Ces intentions constituent les fondements pour la rénovation de la Caserne, à la fois patrimoine d’usage, agora de quartier et incubatrice d’initiatives locales. Ils définissent le cadre qui incite les futurs investisseurs à innover, tout en leur laissant un large degré de liberté. En plus de la réponse aux besoins prioritaires du quartier, l’ensemble de ces actions fera de l’agora moderne le nouveau lieu d’interaction des quartiers sur la Rive Droite. Elle favorisera les rencontres et autres hasards heureux, desquels émergeront, nous l’espérons, de nouvelles envies, incitant le système à se réinventer constamment sur lui-même.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole aux experts
L'avis du jury
La qualité de ce projet réside dans une réponse à la juste échelle à la fois urbaine, patrimoniale, et l’innovation programmatique et opérationnelle qui sous-tend l’ensemble des propositions. Sans être utopique, le projet propose des dispositifs qui n’existent pas et permettaient de multiplier les effets des programmes des forces locales en présence : un appart’ hôtel permet aux habitants de rester locataires pendant la rénovation de leur logement et lutte contre l’inévitable gentrification du quartier de la Benauge, un incubateur commercial, permet aux TPE de tester leur activité en bénéficiant de l’effet vitrine, un Pôle Territorial de Compétitivité de la Rénovation qui permet de fédérer les initiatives locales associatives et privés en matière de rénovation des quartiers, etc.

Le jury a souligné le travail de repositionnement urbain et social de la caserne dans son quartier, avec un équilibrage des espaces bâtis et non bâtis. Il a également apprécié la définition d’un programme adapté aux enjeux sociaux et patrimoniaux.
L'équipe
Notre équipe s’est formée spécialement pour le concours d’Europan mais nos premières réflexions et collaborations communes remontent au début de nos études. Après des expériences universitaires et professionnelles à l’étranger - notamment au Canada, au Brésil, au Pays-Bas ou en Espagne - chacun d’entre nous évolue désormais entre Paris et Bordeaux dans des agences différentes, de l’architecture à l’urbanisme, en passant par le design ou le paysage.
Nos collaborations sont des moments de partage et de réflexions autour d’intérêts communs sur la “fabrication” du territoire : du plan de ville au plan de logement, du grand territoire au jardin privé. Cette imbrication des échelles nourrit une pratique convaincue que la ville n’est pas seulement une “architecture” ou un “aménagement”, mais des milieux habités en mouvement constant, avec des mécanismes spécifiques et des temporalités propres.
Nos collaborations concrétisent des envies d’investir certains champs aujourd’hui en marge des pratiques opérationnelles de l’aménagement : l’urbanisme rural, l’emploi, les réseaux, les nouvelles technologies… Elles ont notamment été remarquées sur des prospectives mêlant des problématiques transcalaires et transdisciplinaires (un pont habité à Nantes, une rue adaptable à New York, une infrastructure hydraulique en milieu hyper-urbain, etc.) et sont également présentes dans l’Agora Moderne.
De plus, un des membres faisait aussi partie de l’équipe lauréate d’Europan 12 sur le site de Saint-Herblain[1]. Cette expérience nous montre que le processus Europan est un bon moyen d’accéder à la commande, mais qu’il est surtout l’occasion de sortir des pratiques usuelles en abordant librement le projet par la recherche et l’innovation. L’ensemble de ces expériences nous conforte dans l’idée qu’il est aujourd’hui nécessaire de créer des collaborations et des méthodes permettant d’accompagner les villes et la transformation de territoires toujours plus complexes.
 
[1] Pour le projet Métacentre : l’émergence d’un territoire jardin, réalisé par l’équipe Atelier Chuck représentée par Jean-Rémy Dostes associé à Nicolas Beyret, Claire Jeanson, Gabriel Mauchamp et  avec la collaboration de Paul Jacquet et Antoine Pinon.
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