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Rouen, une gare pour les deux rives — Rouen
L’adaptabilité repose, selon nous, sur la définition d’éléments structurants forts, qui doivent pouvoir porter le projet sur plusieurs années, au gré des changements. Issu d’une analyse fine du site, le projet détermine donc à la fois les connexions et les flux, les vides non construits, et les usages pionniers à mettre en place ou, parfois, simplement à renforcer. En négatif, il détermine les espaces à construire, selon un phasage et des besoins plus hypothétiques et opportunistes.

1 - Transversalité 
Le site de la future gare est situé au bord de la Seine sur la rive gauche de Rouen. Il est organisé de manière longitudinale selon trois bandes hermétiques parallèles au fleuve : les quais, les voies ferrées et le quartier. La gare doit devenir le premier lien transversal ; à travers ses deux parvis, elle donnera accès aux deux rives droite et gauche de la ville, par delà le fleuve et une île. D’autres connexions, au dessus des voies ferrées devront relier la ville à ses berges.

2 - Définir les vides 
Il nous semble que l’hétérogénéité de la ville contemporaine constitue sa richesse, faite
d’architectures mais aussi d’infrastructures et de natures. Le futur quartier, au lieu de recouvrir les infrastructures ferroviaires, s’implantera donc de manière dense, le long des voies et de la gare, laissées à l’air libre. Ce grand « vide » devient un paysage pour l’ensemble du quartier, intégrant à la fois le faisceau mais aussi un parc le long des berges et de la Seine. Surtout, il offre aux voyageurs tout juste débarqués un panorama spectaculaire sur la ville et ses repères : le fleuve, la cathédrale et les collines.

3 - Pionniers 
En attendant la gare, une structure temporaire, construite en échafaudages à l’emplacement de la gare, accueillera des évènements culturels qui seront l’occasion pour les habitants de s’approprier un site isolé et de suivre sa mutation. Elle constituera en même temps la première transversalité sur le site, reliant les deux rives à la manière des ponts de bois éphémères jetés sur le fleuve après la guerre.
interviews
  • Parole à la ville
  • Parole à la commission ...
L'avis du jury
Ce projet fait de la future gare un lien transversal entre les quartiers rive gauche, la Seine et l’île. La réflexion se concentre uniquement sur l’emplacement stratégique de la future gare qui est, à contre-point de la plupart des projets, positionnée au Sud du site de Saint Sever, en accroche au Pont Mathilde / boulevard de l’Europe. Le projet propose une « une archéologie du futur » où une structure temporaire d’échafaudage préfigure l’équipement, c’est une structure à investir, à s’approprier et un imaginaire à construire. Le site de la friche est vidé, nettoyé pour devenir support d’évènements divers. Il libère la vue sur et depuis la gare; les quais et les berges de l’ile sont ouverts au public. A terme une frange bâtie dense est proposée en limite Sud-Ouest (en accroche au tissu existant) et sur le quai bas du Cour de la Reine, tout en maintenant un cadrage fort sur le vieux Rouen ; une voie est percée reliant avenue Clémenceau et boulevard de l’Europe

Le jury a souligné la force conceptuelle d’un projet qui répond aux enjeux de la thématique de la session. « Une gare pour les deux rives » est un projet en acuponcture, évolutif, ouvert et totalement réversible. Le jury a toutefois jugé que le projet la formalisation architecturale aurait mérité un développement plus poussé.
L'équipe
Achille Racine, Juliette Laurence et Lucile Osmont se sont connus à l’École d’architecture de Paris-Malaquais. En 2011 déjà, tous les trois avaient travaillé sur le projet de la future gare et de son quartier sur la rive gauche de Rouen, sujet de diplôme de l’un d’eux.¶ Europan12 aura donc constitué une opportunité incroyable de reformer l’équipe forte de nouvelles expériences – désormais sous le nom de Drum – et de réinterroger la stratégie globale en repartant de zéro.

Plusieurs séjours à l’étranger mais aussi le travail en agence, autant en architecture qu’en urbanisme, auront en effet été l’occasion de développer la conviction que les infrastructures et les flux – et plus généralement les « vides » – constituent, bien plus que l’architecture, la structure fondamentale de la ville contemporaine.
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