Le projet Suture pose d'emblée Athis-Mons, commune hétérogène traversée par la nationale 7, comme un cas emblématique d'une situation urbaine moderne, faite de vitesse, de ruptures et de confrontations. La référence théorique au travail de le Corbusier sur la cité linéaire, pose des axes de réflexion, qui seront affinés par le renvoi constant à la spécificité du site. Deux forces en présence : la dimension territoriale linéaire de la RN7, au delà même du site Europan, et la dimension transversale plus domestique des tissus urbains.
Le projet développe le thème de la traversée de la route, de son fractionnement en séquences naturelles ou architecturales, des ruptures d'échelle. Deux séquences illustrent ces principes. Au niveau du stade, la route passe en pont, dégageant une traversée en continuité. La référence au pavillon est transcrite dans le groupement d'unités résidentielles, et distanciée par un immeuble villa néocorbuséen. Le marché est prétexte à la création d'une place de part et d'autre de la RN7, avec des éléments architecturaux originaux : le sol se relève en belvédère sur la couverture du marché, des plots de commerces reprennent le profil des pavillons, quatre tours de logements bornent la place. En écho à ces positions assez radicales, des gradations d'échelle, des jardins ouvriers, des cheminements secrets : une identité née de la confrontation des deux vitesses de la mégalopole.