“La ville de plus près”, c'est la volonté de réfléchir aux méthodes de travail et aux outils du projet. “La ville de plus près”, c'est le questionnement et la mise en rapport des outils distants avec la conception de la ville moderne. Les grands ensembles n'appartiennent apparemment pas à la ville durable et la politique actuelle tend à les faire disparaître. Pourtant ne projette-t-on pas aujourd'hui encore de grands morceaux de ville, conçus d'un bloc, faisant tabula rasa du présent ? La durabilité ne consisterait-elle pas plutôt à envisager la possible réversibilité des espaces, plutôt que de remplir, définir ou figer de manière systématique le foncier.
En ce sens, les espaces publics sont l'enjeu principal de la réflexion urbaine et des problématiques de ce site en friche à deux pas de la cité d’habitat social des Aubiers, non investi, et pourtant pris dans des logiques planificatrices. Une stratégie du long terme passe par une première phase, courte, de réalisations localisées : des “situations-projets” qui structurent l'ensemble du site, gèrent les distances entres futures implantations, sans sur-déterminer l'espace (préparation d'une attente foncière pour les logements, toboggan observatoire des transformations urbaines, bancs chaises panoramiques, écologie du sol, de l'eau, ateliers de mutualisation). Le projet permet de laisser à ce site le temps d'être identifié, de se complexifier, de s'enrichir de pratiques et de cohabitations à l'échelle du quartier et de la ville, matières du futur.