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Hydro-productive parks — Saint- Omer
La dualité géologique – crayeuse et argileuse – de l’Audomarois génère des paysages contrastés qui témoignent de sa situation d’interface géographique. Le projet met en place deux systèmes de parc qui amplifient ces paysages élémentaires et se déclinent à 3 échelles imbriquées.
A l’échelle de la biorégion, d’un rayon de 30Km, une vision prospective est présentée à l’horizon 2100, orientée par les variations climatiques à venir.
Ce multi-site est appréhendé comme une biorégion urbaine : un espace géographique tenant compte des milieux habités plutôt qu’un territoire administratif ou politique. Si, par le passé, l’ingénierie littorale a tenté de «fixer» le trait de côte avec des digues, nous savons que ces ouvrages trop couteux et rapidement obsolètes sont incompatibles avec la dynamique propre au littoral. Avec la montée des eaux, la morphologie de l’estuaire d’origine pourrait réapparaitre progressivement : le polder laisserait place à un réseau de lacs, puis à une lagune. Saint-Omer deviendrait une destination de repli, avec un accès direct à la nouvelle façade maritime.
A l’échelle de l’intercommunalité, d’un rayon de 3Km, le double système de parcs révèle le socle géographique commun et la dualité tellurique-hydraulique. Aujourd’hui, le territoire intercommunal est divisé en strates successives étanches, séparées par les infrastructures (rocade, boulevard, rivière et canal). Ces limites peuvent s’épaissir pour former 2 parcs hydro-productifs, qui matérialisent les interfaces actives entre ville et eau, et entre ville et coteaux. Les géographies naturelles et artificielles s’entrelacent pour créer une nouvelle synergie entre infrastructures de transport, paysages naturels et espaces construits.
Ces «paysages capables» constituent des structures de densification qui pallie l’étalement urbain et qui permettent de gérer les aléas hydrauliques. Le projet propose la résurgence des cours d’eau qui relient transversalement ces 2 parcs territoriaux.
 
Enfin, les deux parcs «hydro-productifs» articulent des propositions concrètes à l’échelle des sites de projet, qui peuvent être mises en place à plus court terme.
Le parc «argileux» se développe le long du canal et accueille un ensemble de parcs d’expansion des crues. Ce parc hydraulique préfigure l’inondation par un paysage évolutif entre le marais et la ville ancienne. Par sa proximité avec l’estuaire, il recevra le caractère dynamique et oscillatoire du littoral : c’est un paysage en mouvement capable d’accueillir les variations de l’eau tout en permettant une urbanisation guidée par le principe de transparence des sols.
Le parc «crayeux» se déploie autour du boulevard Vauban et transforme l’ancienne enceinte en boulevard productif. Cette structure urbano-paysagère reconnecte des quartiers enclavés. Elle révèle les traces d’une archéologie du paysage en faisant ressurgir les traces hydrauliques et historiques des fortifications et déploie la géothermie comme levier de rénovation urbaine.
L'avis du jury
L’auteure se base sur une réflexion à l'échelle de la biorégion et anticipe le scénario prospectif d’une montée des eaux à l’horizon 2100, induisant une réorganisation des activités littorales vers les terres. La proposition transcende les limites administratives pour s’appuyer sur un socle géographique commun. Le projet identifie deux territoires de projets, des parcs productifs dont le traitement et les usages sont liés à la spécificité des milieux traversés.
 
Appuyé sur une remarquable analyse géographique paysagère et géologique, cette proposition porte une forte dimension prospective, pertinente à plusieurs échelles spatiales et temporelles.
 
L'équipe
Iris Chervet Architectures est une agence pluridisciplinaire d’architecture, urbanisme et paysage.
Par une approche transversale des métiers de l’aménagement, l'agence cherche à recréer les liens fondamentaux entre l’Homme et son environnement, en articulant finement patrimoine bâti et milieux naturels, ville et géographie.
Les travaux de l’agence mettent en résonnance les échelles du territoire afin de créer des liens entre ville et paysage, et d’activer des jeux d’acteurs complémentaires. La continuité du processus, de l’élaboration de la stratégie territoriale jusqu’aux réalisations concrètes, garantit la spécificité du projet, son intégration au grand paysage, son ancrage dans les usages, sa capacité à faire sens dans un projet urbain cohérent.
Les bâtiments et les aménagements conçus par l'agence cherchent à dépasser les contraintes initiales pour s’attacher aux liens physiques et symboliques qu’ils tissent avec le territoire, aux usages et aux interactions qu’ils permettent, aux potentiels qu’ils révèlent.
Lauréate du concours EUROPAN 13 en 2015 et d’un concours international à Ostende en 2016, Iris Chervet lance son activité avec des projets urbains et paysagers sur des grands sites littoraux.
Pendant 2 ans, elle fait ses armes dans une grande agence parisienne sur des projets de logements et d'équipements culturels. En parallèle, elle mène ses premiers projets en son nom propre puis s’installe à son compte fin 2017.
En 2019, elle créé la société Iris Chervet Architectures, et est sélectionnée par l’incubateur d’architectes Echelle Un et par le programme innovant La Résidence de l'Eau.
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