Un peu d’histoire… La ville de Saint-Herblain est historiquement ancrée dans des territoires de proximité de Nantes. Au XXe siècle, Nantes s’étend et le paysage de Saint-Herblain s’urbanise. Les aménagements successifs de la voirie se développent avec l’accroissement régulier de la zone commerciale d’Atlantis. Parallèlement à cet aménagement du territoire, le Village Expo voit le jour en 1968 au coeur des discussions du devenir des périphéries des métropoles, polémiques qui opposent le caractère tentaculaire d’une urbanisation dense, l’univers pavillonnaire et individualiste de la maison pour tous. Le quartier de Preux s’est développé dans ce contexte d’évolutions urbaines de grande échelle et d’expérimentation opérationnelle du Village Expo.
Aujourd’hui, ce développement territorial continue de nous poser question. D’un point de vue géographique, Preux est au coeur des processus d’aménagement en cours, mais du point de vue de son usage, il reste imperméable à toutes évolutions. Il nous paraît indispensable de valoriser le quartier de Preux en combinant ses qualités d’enclavement avec la richesse des installations culturelles et commerciales environnantes. En somme, ce coeur de quartier est en manque d’intensité urbaine. Il ne s’agit pas ici de faire entrer massivement une population nouvelle mais bien de mettre en lien les populations existantes par des dispositifs urbains et architecturaux adaptés à chaque situation de projet. Ce n’est pas l’urbanisme qui est concerté, mais c’est l’échelle quotidienne qui peut l’être.
Plutôt qu’un schéma directeur ou « un plan masse », nous souhaitons mettre en place des dispositifs, des modalités de ponctuation, nous permettant d’appréhender et de manipuler les complexités urbaines. Nous préférons intervenir avec la douceur d’une intervention qui s’attache à comprendre les cas particuliers. Le traitement urbain que nous proposons tend à faire de chaque élément isolé un projet et c’est la somme de ces projets qui fabriqueront l’urbanité du quartier de Preux.
Nous pourrions appeler cela un urbanisme ponctué.
Nous avons identifié sept modalités de ponctuation : les circulations douces, des dispositions récréatives, l’identité du site, les logiques de franchissement, la transformation du bâti, la construction neuve, la connexion à la coulée verte. Cette liste d’outils n’est pas exhaustive. Leur principal intérêt réside dans leur indépendance les uns des autres, l’un ou l’autre pouvant être abandonné sans remettre en cause la globalité du projet urbain. Nous souhaitons faire de l’urbain pour les habitants et par les usagers. Ces dispositifs et ces outils que nous mettons en place n’ont de sens que dans la simplification des complexités géographiques, réglementaires, politiques, sociales. Par ce projet, la transformation de la ville est plus un déplacement qu’une rupture.