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Terres vives, les nouveaux communaux — Grigny / Ris Orangis
Notre projet fait l’hypothèse qu’une gestion foncière alternative peut être une clé majeure de la transformation du site, une manière de construire, sur cet entre-deux, une ville « productrice » de liens et d’échanges.

Confins - En deuxième couronne francilienne, en limite de la zone dense, et entre deux communes, le site apparaît comme un interstice, un « confins » pourrait-on dire, comme il en existe beaucoup en Ile-de-France. Un site dont on ne perçoit pas immédiatement le caractère stratégique. Et pourtant, la disponibilité foncière et paysagère est une denrée rare. À grande échelle, le site constitue même un maillon d’une vaste boucle paysagère liant la forêt de Sénart, la Seine, le Bois de Saint-Eutrope et les coteaux de Grigny. Sa préservation naturelle et écologique est donc un enjeu fort qui est au cœur du projet.
 
Communaux - Au moyen âge, les terres ne faisant pas l’objet d’actes de propriété privée, étaient considérées comme des communaux, c’est-à-dire des terres communes à l’ensemble des habitants. Ainsi, chaque villageois pouvait en disposer librement pour différents usages temporaires. Les communaux ont été au cœur des critiques à mesure que se développaient, au 18ème siècle, les doctrines physiocrates encourageant la propriété et l’exploitation des terres agricoles par les propriétaires privés, sur des modèles « plus productifs ».
 
Les nouveaux communaux -  Reposant sur une maîtrise foncière progressive du site, ils rétablissent l’idée forte du droit de jouissance collectif d’un bien commun. Ils affirment le lien « créateur » entre l’urbain et les confins en devenir. Au-delà du modèle du jardin familial, les nouveaux communaux s’intéressent à toutes les productions, à toutes les ressources et richesses du territoire. Le droit d’usage temporaire, précaire, sans propriété permet d’envisager une autre manière de faire la ville. L’institution des « Terres Vives », gestionnaire de ces communaux, rassemble l’ensemble des acteurs du territoire. C’est elle qui porte l’ambition écologique d’ensemble sur ce territoire, elle est le réceptacle des initiatives particulières, qu’elle porte au débat et qu’elle accompagne.
 
Structures productives – Un paysage ouvert devient le cadre de mutation de tout un territoire, dont la zone industrielle des Terres Saint-Lazare fait partie. La mutation de ce territoire s’appuie sur une trame écologique et foncière prédéfinie, mais souple qui lutte contre les logiques de cloisonnements à l’œuvre. La transformation du site en parc productif commence par le développement d’un réseau de chemins, connectés aux quartiers voisins et d’un itinéraire doux structurant entre les deux gares RER (Grigny et Ris-Orangis). Le parcellaire existant est parfois conforté, parfois recoupé, de manière à proposer des parcelles variées, susceptibles de répondre à des besoins différents en fonction d’initiatives diverses, liées à la mutation de l’activité, à l’agriculture, à la formation ou au logement alternatif.
 
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à l'expert
  • Parole à la ville
L'avis du jury
Une démarche pertinente, remarquée pour son propos sur les foncier, le temps et les usages du sol, qui répond directement aux problématiques du site. En construisant le projet à partir d’actions communes et d’usages partagés, cette proposition peut donner lieu à des expérimentations à petite échelle sur le site, en lien avec une vision spatiale plus affinée.
L'équipe
L’agence TU-DU fondée en 2014 par Maia Tüür et Yoann Dupouy est lauréate des deux sessions d’Europan consacrées à la Ville adaptable sur les sites de Paris-Saclay (Europan 12) et de Marne-la-Vallée (Europan13). Elle est également lauréate de la dernière Biennale Forme Publique organisée à La Défense.
 
Nous tentons, à travers notre travail, de réfléchir à différentes échelles de projets de manière simultanée, de l’échelle territoriale à l’échelle du mobilier urbain en passant par la maîtrise d’œuvre architecturale. Cet écart assumé entre le grand territoire et ses permanences d’un côté et de l’autre la micro-échelle, conçue parfois de manière éphémère, nous semble très stimulant. Il nous permet d’imaginer des stratégies d’épaulements entre différentes échelles temporelles et spatiales au sein des mêmes projets.
 
Notre pratique s’attache en particulier aux territoires et aux projets de « résilience ». Cela nous porte dans des territoires variés, parfois au cœur des métropoles, avec des questions de reconversion, de reprogrammation, mais aussi de plus en plus dans des villes moyennes et des centre-bourgs qui connaissent une importante crise urbaine et sur lesquels nous avons une grande responsabilité en tant qu’architectes-urbanistes.
 
Cette diversité de situations urbaines et architecturales nous oblige à expérimenter une approche « ouverte » du projet urbain. Ouverte aux habitants bien évidemment, mais aussi à d’autres champs d’expertises que sont la programmation, le tourisme, le foncier, le patrimoine, le montage opérationnel et financier sur lesquels nous renforçons nos compétences.
 
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