La recherche de cohérence territoriale est ici double et doit être pensée aussi bien vis-à-vis des développements importants du plateau de Saclay que des villes et quartiers existants de la vallée de l’Yvette. Dans un souci de continuité, notre proposition s’est construite comme le pendant du projet urbain développé sur le plateau en proposant une forme d’inversion des concepts de projet de l’équipe XDGA/Desvignes : la grille urbaine du plateau devient une grille naturelle sur le coteau et dans la vallée. Les espaces universitaires existants, réintégrés dans cette grille, s’apparentent aux espaces publics du plateau, en constituant des clairières universitaires au coeur de la densité paysagère. Enfin, la notion de nature intermédiaire laisse place, au contact des villes existantes de la vallée, à celle de « ville intermédiaire ». Ce principe d’organisation en trois « milieux » spécifiques est un outil fort permettant de répondre de manière claire aux grandes problématiques de mutation du site.
La grille naturelle, système à la fois très souple et très structurant, est une réponse concrète au manque de lisibilité et de praticabilité des espaces paysagers pourtant remarquables de la vallée. Il ne s’agit pas au travers de ce dispositif de nier les réalités géographiques et paysagères, mais davantage de les révéler en imaginant des « tensions » entre l’existant (micro-topographie, patrimoine végétal) et la grille elle-même.
Le concept de la clairière universitaire questionne la difficile prise en compte de la réorganisation des occupations universitaires sur un temps long. Devant la tendance à l’autonomisation des bâtiments existants vis-à-vis de l’espace public devenu simple espace d’accompagnement, la clairière prend la forme d’un sol continu, aux limites claires et lisibles. Un sol qui met davantage en relation les bâtiments entre eux et intègre la question du stationnement.
La « ville intermédiaire » ambitionne quant à elle de créer davantage d’interfaces entre le campus Paris-Sud et les quartiers existants. Elle s’appuie pour cela sur une programmation mixte, associant équipements, logements étudiants, logements sociaux et en accession, commerces…
Ces trois « milieux » sont certes interdépendants, mais chacun possède une logique propre, ce qui est à notre sens un gage de grande adaptabilité du projet. Parler de « milieux » différenciés, c’est aussi une manière de poser la question des rythmes qui est très pertinente pour ce territoire. Chacun des « milieux » définis dans le cadre de notre projet possède un temps de développement et de fonctionnement particulier, ouvrant la possibilité de voir se développer ici une forme de coexistence entre différents rythmes.