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9 lieux jusqu'à la mer — Saint- Omer
L’eau productrice d’un art du territoire
 
A Saint-Omer dans le marais audomarois, l’eau est productrice d’une infinité de choses : de paysages, de situations d’habiter, de lieux de loisirs, d’énergie, de biens, de nourriture, de qualité de vie. Autant de concepts essentiels dont nous nous sommes très tôt saisis mais que nous avons choisi de laisser au second plan de notre propos final, car, le plus souvent, ils allaient de soi.
 
A Saint-Omer, donc, nous avons choisi de suivre et de nous concentrer sur notre intuition première : l’eau produit d’abord de l’art et c’est déjà beaucoup.
 
Cette idée, nous l'avons appréhendée de façon large et avons souhaité évoquer aussi bien l'art de vie propre au territoire que l'art du paysage spécifique que l'on y rencontre, dans le marais et ailleurs. A travers l’esquisse d’une figure fédératrice simple, tout à la fois intelligible, reconnaissable et appropriable, nous avons souhaité donner à lire et à comprendre le territoire, mais aussi et surtout donner les clés qui permettront de le transformer durablement. 
 
 
eau x marche x paysage, vers la définition d’un système
 
Si nous pensons que la transformation d’un territoire vient d’abord et pour une large part de l’évolution du regard que l’on porte sur lui, la nécessité d’un dispositif physique concret est évidente.
 
Nous proposons donc la création d’un système territorial visant le long terme mais aussi suffisamment efficace et économe pour être à l’œuvre dès les tous premiers temps du projet. Il prendrait la forme d’un grand chemin, traversant l’Audomarois de l’amont à l’aval, suivant le parcours de l’eau le long de l’Aa, depuis les limites du bassin versant de la Lys jusqu’à l’ouverture sur le delta. Au fil de son tracé, s’égrainerait une série de lieux, comme autant de relations au territoire et à ses potentiels : en effet, chacun de ces espaces serait l’occasion d’expérimenter une forme de transformation urbaine et paysagère spécifique, modèle généralisable de mutations à venir.
 
Aux 5 sites très justement repérés dans le programme, qui encadrent Saint-Omer et l’ouvrent sur son environnement proche, nous proposons d’en ajouter 4 : deux aux extrémités nord et sud du système, un autre au milieu du marais et le dernier en plein cœur du centre-ville. A partir de l’idée du chemin et de la liste consolidée des 9 hauts-lieux, nous sommes convaincus que le projet saurai trouver une forme d’épanouissement remarquable. A la condition que l’on favorise la mise en place d’un dialogue équilibré entre les trois composantes majeures que sont l’eau, la marche et le paysage. 
 
Ainsi avons-nous pris le parti de faire de l’art du paysage le support d’une discussion avec le territoire. Ce que nous recherchons ici, c’est la poésie des futurs possibles. Pour celui qui regarde, cela suppose une forme de silence intérieur : pour cette raison, pour que rien n’empêche la spéculation, nous avons souhaité inscrire notre travail dans une rêverie hors-du-temps.

L'avis du jury
L'équipe exprime son regard par une série d’illustrations en recentrant la réflexion sur le paysage, les cheminements et les relations entre l'eau et la ville. À partir d’un triptyque thématique (Eau / Marche / Paysage), la proposition met en avant les dimensions humaines et sensibles de l'eau productive. Elle élargit les espaces d'intervention à l’amont et à l’aval de Saint-Omer, en s'appuyant sur neuf lieux choisis.
 
Très discutée par le jury, la proposition a une place singulière dans la session, tant sur la forme que sur le contenu. Son langage graphique et son propos narratif mettent directement le paysage au cœur d’un projet porteur d’une dimension culturelle.
 
L'équipe
Le projet « Saint-Omer, 9 lieux jusqu'à la mer » a été développé par Mathieu Labeille et Ségolène Merlin-Raynaud. dont la collaboration a débuté en 2012 à l'agence MDP - Michel Desvigne Paysagiste.
Mathieu Labeille, est diplômé de l’École Nationale Supérieure de Versailles. En parallèle de son métier de paysagiste, il développe depuis 15 ans une pratique soutenue du dessin de paysage. En octobre 2017, il a créé l’agence Grandtour, qui tire son nom d’une pratique fondatrice de l’art du paysage européen, renvoyant aussi bien aux notions essentielles de culture et de transmission qu’à l’idée d’exploration.
Ségolène Merlin-Raynaud est Architecte et urbaniste de formation. Elle s'intéresse aux enjeux culturels de l'urbanisme et des espaces publics. Sa rencontre avec le paysage s'est opérée à travers deux voies distinctes qui n'ont cessé de s'alimenter : le projet en agence et la marche. Ces pratiques sont toutes deux un voyage au long cours, qui raconte son goût pour ce qui dure.
Notre équipe s'est constituée autour d'une série de désirs communs : progresser dans nos manières de faire du projet, mais aussi avancer dans certains questionnements que nous partagions face au paysage et à la commande contemporaine.
Notre participation au concours a donc d'abord été pensée comme un moyen de cristalliser et d'approfondir des questions qui nous occupaient de longue date – celle des rapports pouvant exister entre paysage, représentation et projet pour l'un, celle de la marche et du déplacement dans le paysage pour l'autre.
Au-delà, chacun à notre manière, nous considérons l'expérience de cet Europan 15 comme un pas décisif dans l'invention et la consolidation de nos approches respectives.
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