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Ville n(m)ature — Marne-la-Vallée / Val Maubuée
La mutation programmée d’importantes emprises infrastructurelles au cœur du Val Maubuée invite à s’interroger sur les logiques de cloisonnements qui existent aujourd’hui entre les différents quartiers et donne l’opportunité à la ville nouvelle de travailler sur la résilience de son territoire.


Ville Nature - Le Val Maubuée, deuxième secteur de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, a dès son origine été pensé comme une ville-parc. La part des espaces libres y est ainsi presque équivalente à celle des espaces bâtis. Il y a trente ans, on imaginait alors construire ici de nouvelles formes d’habitats davantage liées à la nature, en recourant à l’innovation et à l’expérimentation. Aujourd’hui, force est de constater que, malgré l’importance de l’offre paysagère, l’interface entre l’habitat et le paysage, au sens large, est limitée. En parcourant ce territoire, on observe ainsi beaucoup de constructions qui tournent le dos au paysage, les opérations fonctionnant en systèmes clos. Pourtant, le végétal est bien présent dans chacun des micro-quartiers du val Maubuée : ici des jardins, là des squares ou des placettes. Mais ces espaces peinent à trouver leur attractivité tant la trame verte générale manque de lisibilité et de continuité.

Ville Mature - Le projet proposé s’appuie sur les concepts urbains ambitieux développés aux prémices de cette ville nouvelle, en tentant de rendre ces grands principes structurants plus lisibles et plus opérants. La présence de nombreux espaces résiduels, la mutation dans le temps de certaines infrastructures, ainsi que l’évolution des modes de vie offrent un potentiel exceptionnel de transformation. Travailler à la ville adaptable, c’est donc tester la « maturité » de la ville nouvelle et réfléchir à la résilience des espaces et des tissus urbains existants. Le projet ne pose pas en soi de nouveaux principes, il prolonge plus qu’il n’oppose.
Figure territoriale – Compte tenu de l’enjeu, il semblait opportun de travailler, au-delà du strict périmètre de site Europan, à une « figure » qui puisse interroger la juste échelle de ce projet : celle du Val Maubuée dans son ensemble. Une figure territoriale donc, qui permette notamment de redonner une continuité et des usages à la « voie verte », liaison douce bordant les grands espaces paysagers du secteur. Cette figure n’est pas un plan-masse, elle constitue davantage un potentiel de projet. Ainsi, devant la rareté des fonciers disponibles, il semble opportun de réfléchir à une stratégie de « densification linéaire » discontinue, dégageant des opportunités sur l’interface ville-nature.
 
Résiliences – Les micro-opérations de densification proposées le long de la voie verte permettent tout d’abord de retourner les quartiers sur l’interface paysagère, mais il s’agit également de travailler ici de manière très contextuelle sur la notion de résilience de chacun des quartiers du Val Maubuée. Les problématiques sont différentes selon les sites : mixité résidentielle et typologique, continuités écologiques et mutualisation du stationnement, mixité programmatique…
 
Les opérations proposées, conçues comme des expérimentations, prennent leur sens à différentes échelles aussi bien vis-à-vis de la figure territoriale que de problématiques très locales, liées aux quartiers qu’elles prolongent.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole à la ville
  • Parole aux experts
L'avis du jury
La ville n(m)ature présente une réflexion prospective sur la ville nature qui se concentre sur l’interface entre les espaces paysagers et les espaces bâtis existants. C’est un projet intelligent et original qui s’ouvre au-delà du périmètre établi et poursuit le travail d’expérimentation engagé sur le territoire grâce à une approche territoriale et paysagère résolument contextuelle. On remarque la pertinence du discours et la clarté des arguments qui questionnent la maturité de la ville, son renouvellement, son image dont l’objectif est de développer, in fine, une stratégie de renforcement des logiques qui ont guidé jusqu’à présent la construction de Val Maubuée. La stratégie d’intervention dispersée fait apparaitre les infrastructures perçues comme obstacles sur le territoire pour faire émerger une figure paysagère habitée de grande échelle qui a fini d’expérimenter la juxtaposition d’éléments bâtis déconnectés les unes des autres.

Le jury a salué un projet qui réinterroge les limites et questionne les fondamentaux de la ville nouvelle en apportant une nouvelle image géographique et paysagère et de multiples propositions à différentes échelles.
L'équipe
Nous avons fondé TU-DU suite au prix reçu dans le cadre de la session Europan 12, sur le site de Paris-Saclay[1]. Nous sommes tous les deux architectes-urbanistes et avons collaboré dans plusieurs agences sur des projets tant urbains qu’architecturaux, à des stades aussi bien opérationnels que prospectifs.
 
Dans notre exercice propre, nous essayons de réflechir à différentes échelles de projets de manière simultanée. Cette idée est assez centrale dans la pratique que nous entendons développer au sein de l’agence.
 
Outre l’échelle urbaine et territoriale, sur laquelle nous avons travaillé, notamment dans le cadre de nos projets Europan, nous sommes en charge de plusieurs projets de maitrise d’oeuvre architecturale. Enfin, nous travaillons à une échelle plus fine, sur la question du mobilier urbain et développons actuellement une série de mobiliers pour le quartier de la Défense (Biennale Forme Publique).
 
L’écart assumé entre le grand territoire et ses permanences d’un côté,  et de l’autre la micro-échelle, conçue de manière éphémère nous semble très stimulant. Il témoigne de l’éventail assez large qui s’offre aujourd’hui aux jeunes professionnels intervenant sur l’urbain. Nous souhaitons en définitive travailler sur de possibles stratégies d’épaulements entre ces différentes natures et temporalités de projets.
 
[1] Pour le projet lauréat Reversing the grid
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