Lydia Blasco Yubero (ES)
Marine Oudard (FR)
Benoîte Daneels Le Fèvre (FR)
Les projets
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RIVER (S)TRIPS — Bassens / Bordeaux Métropole
Aujourd’hui, et dans le monde entier, il existe un processus urbain de reconquête du domaine fluvial. Les industries le long des fronts de mer sont repoussées plus loin pour être remplacées par de nouveaux paysages post-industriels souvent génériques. Or ces interfaces ville/port sont situées stratégiquement dans les villes. À ce titre elles peuvent devenir des sites d’expérimentation qui sont autant d’opportunités de requestionner ce rapport ville/fleuve.
Sur la rive droite de la Garonne, c’est précisément le cas de Bassens : un port industriel en pleine croissance d’un côté et un plateau habité de l'aire urbaine de Bordeaux de l’autre. Entre les deux, aucun lien, ni physique ni programmatique. Au contraire, des coupures : les infrastructures et la voie de TGV.
À travers ce que nous avons appelé River (S)trips, il s’agit de développer une nouvelle structure paysagère forte et lisible qui part du plateau habité de Bassens pour aller jusqu’au fleuve en traversant la grande zone industrialo-portuaire. Elle vient tisser des liens, aujourd’hui inexistants, entre deux tissus qui se tournent le dos, entre deux échelles radicalement différentes.
Ces larges bandes sont imaginées comme des espaces « non construits », qui s’adaptent et se dessinent selon le contexte. Elles permettent non seulement au port de continuer à se développer et se densifier (en dehors de ces bandes), tout en garantissant l’espace nécessaire pour y introduire de nouvelles fonctions (écologiques, économiques, énergétiques, sociales et culturelles) le rendant durable et innovant.
Il ne s’agit pas de limiter l’expansion du port, bien au contraire.
Aujourd’hui, sur les 600 hectares du port, 30% sont occupés par de la végétation, majoritairement à l’état de friche. Le projet propose de garder cette proportion de paysage, mais de le structurer et le qualifier pour lui attribuer un sens et une véritable valeur territoriale.
En reprenant un principe de composition et d’organisation parcellaire caractéristique de la rive droite bordelaise, cette restructuration du site par des bandes paysagères multifonctionnelles (fenêtres paysagères, corridors de biodiversité, mobilités douces, paysages productifs) vise à réintroduire de nouvelles fonctions urbaines et paysagères sans pour autant compromettre le fonctionnement et les flux logistiques de la zone portuaire.
À travers le thème " Villes vivantes ", nous avons voulu démontrer qu'industrie et écologie peuvent coexister en réintroduisant de la biodiversité dans le port, en créant une nouvelle dynamique pour les entreprises existantes et nouvelles, en repensant les mobilités tout en transformant la perception des habitants sur le patrimoine industriel et les activités portuaires.
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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet.
VIDEO DU PROJET (par l'équipe)
L'avis du jury
L’équipe révèle des enjeux de paysage, de biodiversité et de reconnexion à la Garonne. La proposition de structuration du site par des bandes paysagères multifonctionnelles (fenêtres paysagères, corridors de biodiversité, mobilités douces et micro-séjours…) est à considérer comme un principe d’aménagement à travailler plus finement, pour ne pas compromettre le fonctionnement et les flux logistiques de la zone portuaire.
L'équipe
Toutes deux architectes et urbanistes, nous nous sommes rencontrées chez uapS, une agence d'architecture et d'urbanisme dans laquelle nous avons travaillé, Marine pendant 3 ans, Lydia pendant 6 ans. Après cette expérience commune, nous avons poursuivi nos parcours séparément, Lydia à Paris, Marine à San Francisco. Cela ne nous a pas empêchées de continuer à travailler ensemble et à échanger sur nos projets professionnels.
L'année 2019 a été charnière pour nous deux : le début de l'entrepreneuriat pour Lydia d'une part (création de l’agence YAP), et pour Marine, le statut de directrice du développement urbain chez Dominique Perrault. Europan était l’opportunité idéale de concrétiser l’envie de retravailler ensemble avec l’apport nouveau de la diversité de nos expériences respectives depuis notre dernière collaboration chez uapS. Nous pouvons désormais mettre à profit la complémentarité de nos compétences dans le but commun de développer des projets à dimension urbaine. Restait néanmoins une expertise centrale à ajouter au projet car nous sommes convaincues que le paysagisme reste un élément central pour réinventer la ville de demain. C’est pourquoi pour le thème d'Europan 16 "Villes à vivre", nous avons choisi de nous associer à Benoite, un paysagiste avec qui nous avons toutes deux déjà travaillé à Paris.
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