Le Territoire comme projet de ville
Fondée sur la rive droite de l’Allier, la ville s’est presque entièrement développée vers l’Est, tournant le dos à la rivière. La création d’infrastructures enserrant la ville à l’Ouest et le délaissement des voies historiques, a coupé la ville de son territoire et de son arrière-pays. La surélévation de la voie sur berge et la création de la trémie a définitivement coupé la relation à la rivière et au faubourg de la Madeleine. Non canalisée, offrant un paysage naturel et tumultueux, la rivière est l'atout principal de la ville et le point d'ancrage de notre réflexion. Repenser la relation de la ville avec sa rivière, c’est l'inscrire dans son territoire. Partant du cœur de Moulins, le projet connecte les villes à travers le parc départemental du Val-d’Allier.
Quand l’Allier n’est plus une frontière : la ville se regarde à travers l’Allier
Des deux côtés de la rivière, un système de plateformes et de points de vue font de l'Allier un espace de contemplation où deux morceaux de ville se regardent et se fédèrent. Quelques émergences font écho aux tours du centre-ville.
La création d'un second franchissement renforçant les liaisons entre les deux rives sera l'amorce du développement de la rive gauche. Son prolongement par un nouveau boulevard constituera la nouvelle limite du faubourg. À terme, d'autres passerelles renforceront le lien entre les deux rives.
Tracée sur l’actuelle digue, la route de Montilly surplombera deux parcs et dégagera de chaque côté un panorama mettant en scène le grand territoire à l’entrée de la ville : À l’Est, le lit de l’Allier et le parc de la Gare aux Bateaux, à l’Ouest, le parc agricole et la campagne à perte de vue. Cet ensemble de parcs, à vocation sociale et économique, sera la vitrine de l’arrière-pays de Moulins.
L’Allier comme paysage du faubourg
Le faubourg de la Madeleine est repensé comme une ville jardin, prolongeant le paysage de l'Allier dans la profondeur du tissu urbain. Une trame de mails et de voies plantées lient la rivière et les parcs aux espaces publics intégrés au cœur des îlots. La nouvelle structure d'espace public est pensée comme un système de régulation des crues où le paysage se transforme au gré des intempéries, absorbant par un système de bassins et de noues, la montée des eaux.
Notre intervention s’inscrit dans un processus de densification du tissu urbain et de création d’espace public. Partant du potentiel que représentent les cœurs d’îlots, nous proposons une réinterprétation de l’espace ouvert des enclos du diocèse et du CNCS et leur systématisation progressive. La reconquête des cœurs d’îlots laisse place à des prairies autour desquelles sont implantées les nouvelles typologies. L’imbrication de bâtiments bas et de petits collectifs émergeants, permet d’intégrer la nouvelle morphologie dans le tissu pavillonnaire existant.