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LABO RABO — Grenoble

La transformation d'une montagne urbaine en laboratoire métropolitain d'adaptation au changement climatique

À Grenoble, près de 45 jours de canicule sont attendus chaque année dici 2050, contre 3 aujourdhui. Face aux phénomènes climatiques qui s'intensifient, le projet inscrit le Rabot comme précurseur pour relever collectivement le défi climatique.

Édifice multi-strates situé dans lenceinte fortifiée de la Bastille, porte du massif de la Chartreuse, le Rabot est un ancien site militaire au croisement d'espaces naturels, patrimoniaux et touristiques. Le projet s'appuie sur la culture du lieu, son socle ainsi que son rôle au cours des siècles. Les mutations urbaines ont créé un système de plaques monofonctionnelles répondant aux besoins successifs de la ville-plaine en expansion. Nous portons pour ambition de rendre ces situations plus viables : tisser de nouveaux liens physiques et fluidifier les rapports entre les éléments naturels et anthropiques.

Le Rabot possède des spécificités uniques : une roche calcaire intensifiant les températures sur site, des sols peu profonds ou imperméabilisés, peu dapport en eau ainsi que des bâtiments vétustes et énergivores. Sajoute à cela la présence naturelle dune flore méditerranéenne croissante, capable de résister aux conditions extrêmes. En semparant de ces caractéristiques, nous souhaitons mener une recherche/action sur ladaptation du milieu urbain au changement en cours. Tel un poste dobservation du dérèglement climatique surplombant la plaine urbanisée, le projet propose une transformation du site en laboratoire climatique qui étudie des pistes daménagements pour améliorer les qualités de lespace public de demain : baisse de lICU, gestion de leau, végétalisation, désimperméabilisation.

Lidée est de travailler à louverture de trames de biodiversité, au recyclage des matériaux, à l'observation du vivant et son expérimentation. Ainsi, les bâtiments vacants, les sols, les déchets inertes ou les friches boisées deviennent des ressources inépuisables pour changer nos façons de concevoir la ville. Le laboratoire se décompose en deux espaces :
·         une pépinière dacclimatation étudiant les essences végétales qui composeront les espaces publics à venir ;
·         une matériauthèque explorant des manières alternatives de construire en prenant la transformation des bâtiments du Rabot comme support.

Le Labo Rabo implique acteurs de la recherche et visiteurs afin de prendre conscience collectivement de la mesure du défi en cours. Il se compose de lieux fonctionnels et techniques propres à son activité mais également despaces communs, de rencontres et d'événements.

Tourné vers la sobriété, le Rabot deviendrait un lieu de réflexion pionnier de la ville, support de nouvelles pratiques urbaines. Les expérimentations menées sur la ville-montagne infuseraient dans le paysage quotidien de la ville-plaine des solutions concrètes en faveur de la qualité de vie urbaine.


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>> Retrouvez ci-contre les 3 planches illustrées et le texte explicitant la relation du projet au thème de la session "Villes vivantes" ainsi que le processus de fabrication du projet. 

VIDEO DU PROJET (par l'équipe)


 
L'avis du jury
Le jury salue la force programmatique du projet qui répond avec une certaine évidence aux enjeux du site et de la ville. L’idée de laboratoire, comme outil d’observation du vivant et du changement climatique, de collaboration et de gestion de l’espace, fait écho à la culture scientifique grenobloise. Le projet est jugé très abouti bien qu’il reste modeste sur le plan architectural. L’équipe donne habilement à voir la tension entre la montagne et le centre-ville. La mise en scène du relief et des vues s’inscrit bien dans la tradition de la géographie alpine.
L'équipe


    L’équipe est composée de six jeunes professionnels diplômés en 2020. Marguerite Charles, Gaspard Bégué, Maxime Bardou, Floriant Bonny et Alice Riegert sont paysagistes et Cynthia Bonnefille est architecte ; issus respectivement de l'ENP Blois et de lENSA Marseille. En parallèle de leurs divers parcours au sein dagences alliant paysage, urbanisme et architecture entre Paris et Marseille, ils se sont réunis autour dune volonté de faire converger la diversité des regards et développer des idées et convictions communes.

    Le Labo Rabo catalyse cette diversité dapproches. Il sagit dun appel à la sobriété qui se traduit par une mise en récit du déjà-là” : lhistoire des lieux, les ressources existantes, le contexte climatique, urbain, naturel et humain. Cela illustre leur intention forte de croiser les échelles en mobilisant toutes les strates dacteurs, afin de voir émerger une double approche ascendante et descendante profitable à la pérennité du projet.

    L’équipe accorde également une importance particulière à lidée dun processus rythmé par le temps du vivant : s'inspirer de son métabolisme et de sa capacité d'adaptation et de résilience. Les réflexions sur le sol et la végétation accompagnent les transformations des volumes bâtis où la matière vivante devient une matière urbaine à intensifier, recycler, déployer.

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