Torrelavega est un archétype du déclin que peuvent subir les villes qui ont été très intégrées dans le développement industriel au XXème siècle. La prospérité passée a laissé la place à de nouvelles réalités : perte d'habitants, augmentation du chômage et l’apparition d'espaces délaissés, abandonnés. Cette conséquence spatiale dépasse la simple architecture, car “ces vides” matérialisent des problématiques sociale, économique, environnementale, etc.
Partant de ce constat, le projet ambitionne de reconfigurer l’espace de production dans la ville en s’appuyant sur ses potentialités propres et déjà existantes. Ce nouveau regard sur l'organisation spatiale de Torrelavega permet d’entremêler des activités productives et récréatives, culturelles et agriculturelles. La mixité vient de l'interaction dans le tissu urbain entre ces types d'activités. Le déploiement de cette stratégie dans toute la ville permet de mettre en réseau différentes parties de la ville et créer des liens aujourd’hui peu visibles.
En intervenant à différentes échelles, notre proposition ne pouvait se cantonner aux limites du bâtiment d’étude. Dans un double mouvement, le marché aux bestiaux central est devenu le cœur de la stratégie urbaine et, en retour, celle-ci définit les bases de sa reconfiguration spatiale. Nous souhaitons dépasser la dialectique producteur/acheteur pour mettre la formation au centre du renouvellement de la ville productive. Et celle-ci a besoin de lieux emblématique et fédérateurs. L'évolution du bâtiment devient le déclencheur pour une stratégie qui se déploie à l'échelle de la ville.