Platja de Palma, comme toute cité balnéaire, est caractérisée par une économie centrée sur le tourisme de masse. Les conséquences de cette économie unilatérale sont percevables dans sa forme urbaine. En concentrant l’activité humaine vers la mer, la ville devient un rempart séparant la côte des zones rurales. Ce front de mer définit une figure forte dans le territoire, avec son économie, sa temporalité et sa structure sociale.
Situé au bout de cette figure, S’Arenal n’offre rien de plus que les quartiers voisins. Pourtant, sa proximité avec une autre figure territoriale, celle du torrent Des Jueus offre l’opportunité de connecter le quartier à l’arrière-pays, et ainsi de l’ouvrir à d’autres modèles économiques.
En étendant la zone de projet au-delà du centre commercial, la rue del Gran i General Consell devient une figure en elle-même, rassemblant les lieux publics majeurs du quartier. Cette artère civique, bien que fonctionnant comme un tout à l’échelle de S’Arenal, se décompose en quatre pièces (l’esplanade, la rue, le jardin, le verger) afin de répondre à des moments urbains différents. Elle offre une continuité à la promenade du front de mer, et permet de connecter le quartier à la figure du torrent, de le relier au territoire auquel il avait tourné le dos.
Il nous a semblé clair que la question de la production sur le site de S’Arenal était liée à cette figure territoriale du torrent. Plus généralement, le surdéveloppement des activités tertiaires a engendré une urbanisation qui ne fait sens que du point de vue du capital, pas des conditions locales. Au contraire, le productif nous parle de localité, de matériaux, de territoires. Il est évident que pour être productive, une ville doit entretenir une relation harmonieuse et mutuellement bénéfique avec le territoire.