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Les projets
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Insécable distance — Vernon
Le projet urbain s’inscrit dans le récit d’une ville marquée par la mobilité. Ville-gué, ville-pont, ville-gare, Vernon est une ville de passage traversée par de multiples ruptures physiques : voie fluviale, voie sur berge, voies ferrées. Dès lors, il s’agit de valoriser la capacité de Vernon à provoquer des relations et des échanges. Le projet favorise les croisements, les rencontres et renforce les déplacements locaux en interaction avec les déplacements lointains. La cohérence de la ville passe par la reconquête du fleuve. Ville-gué Vernon doit devenir ville-fleuve. Puisons à la rivière, à cette eau matricielle, pour vivifier l’esprit du lieu, et de façon immatérielle, fluidifier la circulation, dynamiser l’aménagement, et valoriser chaque habitant.
 
La planification vise donc à développer et à prolonger les voiries existantes vers la Seine afin de lier l’ensemble des quartiers aux berges. La mise en valeur de ce réseau de cheminements physiques s’avère essentielle dans le processus de réappropriation de l’espace fluvial par les habitants pour qu’ils en deviennent les riverains, au sens étymologique. Pour assurer la mise en place d’une identité collective le long du fleuve, le lien physique est couplé au lien programmatique. Chaque continuité de l’espace public est prolongée en jetée-belvédère sur le domaine fluvial. Ces structures s’imposent comme des ancrages de fonctions urbaines résultant de situations identifiées en amont de chaque site. Tous singuliers, ces pontons deviennent des lieux fédérateurs, pensés comme l’extension du chez soi. Il s’agit de créer un contexte temporel, éphémère, doté d’une dimension collective et participative. La promenade linéaire structure la ville tout en proposant une multiplicité de rapports à l’eau à travers la succession d’événements qui se révèlent comme autant de points de repère. 
 
La transformation urbaine apparaît ainsi structurelle, fonctionnelle et sociale ; 
Structurelle, par la création d’un nouveau réseau de cheminements reliant les différents quartiers à la Seine.
Fonctionnelle, par le développement de nouveaux lieux, conversion d’anciennes friches, et par la création d’activités.
Sociale, par l’intégration de la société civile, des riverains qui se réapproprient l’espace fluvial.
 
Conscients du désengagement croissant des financements de l’Etat dans la sphère locale et de la brièveté du temps politique, nous proposons une collection de projets instantanément opérationnels. Tels des tréteaux de théâtre, les structures s’implantent au gré des besoins et des financements. Intégrant le contexte temporel, doté d’une dimension collective et participative, le projet non figé, s’écrit avec ses acteurs. Les plates-formes deviennent ainsi le support de pièces dont les acteurs sont les riverains. Grâce à eux, les structures ancrées dans le terreau des berges de Seine sont autant de ponts urbains pour relier la ville et la Seine, invitant au rêve le peuple de Vernon et d’ailleurs.
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole aux experts
  • Parole à la ville
L'avis du jury
La qualité de ce projet réside dans la manière dont il propose de réactiver des pratiques de loisirs le long des berges de la Seine. Les auteurs qualifient Vernon de «ville-gué» en lien avec le franchissement du fleuve, de «ville-gare» en lien avec les voies ferrées et de «ville-quai» en lien avec les berges; soit une ville façonnée par le passage. Leur stratégie consiste à relier la ville à son front fluvial et à y proposer des points d’arrêt. Ils proposent de prolonger l’ensemble des axes transversaux vers la Seine à l’aide d’une collection de «jetées-belvédères». Ces plateformes, à la manière de «tréteaux de théâtre», sont investies par une grande diversité de programmes : guinguette, esplanade,  maison des associations etc.

Le jury a salué le choix d’une stratégie structurée autour d’une collection de projets qui établissent de nouveaux rapports avec la Seine. Il a salué les qualités graphiques de représentation du projet.
L'équipe
 
De Brest à Paris, de Munich à Tokyo, de Venise à Vernon, au-delà des relations humaines créées, leurs expériences les forgèrent dans l’appréhension de leur nouvelle pratique. Ils ont plongé en immersion dans l’univers cinétique de l’artisan de l’Architecture de l’Air Hans-Walter Müller, dans l’agence OPUS 5 de l’Architecte en Chef Bruno Decaris, ou encore auprès de l’Architecte des songes Hideyuki Nakayama. Ces praticiens accomplis, hommes de chantiers audacieux, mais aussi fins pédagogues, ont pris le temps de les préparer à la rigueur et à l’exigence du métier.
 
Sensible aux mutations du monde, à ses contraintes et à ses défis, afin de réussir à anticiper et agir sur le futur, le duo appréhende les différentes échelles du cadre bâti, de l'édifice au territoire. N’oubliant pas que le terme poésie vient du grec ποίησις, « poiêsis », qui signifie « création », il souhaite harmoniser technique et onirisme.
 
Son dessein étant de co-construire le monde en devenir, il accorde une place importante à la réflexion et à la formation. C’est pourquoi Louise Le Penndu se spécialise actuellement en « Architecture et Patrimoine » à l’École de Chaillot. Les formations et les concours sont l’occasion de s’offrir le temps de chercher, d’explorer et d’expérimenter le projet architectural et urbain, pour bâtir un cadre de vie adapté aux hommes, dans un souci de créativité responsable et conscient des contraintes économiques du temps.
 
C’est donc dans cette dynamique stimulante entre apprentissage et voyage, entre pratique et théorie, entre tradition et modernité, que le duo envisage de relever les défis à venir d’une architecture inscrite dans un patrimoine culturel vivant.
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