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Les collections navigables — Vernon

Une manière de parler de la ville de Vernon serait d’énoncer une série de paradoxes :
Une ville aux patrimoines pluriels, mais où l’on ne s’attarde pas. Une ville assise dans un écrin de nature, mais dont les espaces sont construits en s’en détournant. Une ville peu étendue, mais pourtant tellement disjointe. Une ville qui gagne des habitants, mais qui perd de l’emploi. Une ville peuplée mais qui le jour semble désertée de ses âmes. Une ville fortement connectée, mais où l’on ne s’arrête pas. De loin une ville havre, de près une ville de passage…
 
Vernon paraît être une collection brute que semble avoir désertée son curateur.
Par-delà ces paradoxes, un projet pour Vernon consisterait à réinstaller ce curateur, ou devrions-nous dire « ses » curateurs. Voici quelques axes de relecture pour la collection :
 
Grand paysage VS Fractures
La richesse du paysage de Vernon est coupée de la ville par plusieurs fractures urbaines. Franchissements et vues son les leviers du réancrange de la ville avec sa collection de paysage, de la reliaison des aménités morcelées.
 
Espaces en transition VS fragmentation
La transformation des espaces de transition (friches), est une opportunité foncière et un enjeu écologique. Elle rencontre le besoin réel d’attirer de nouveaux publics et la possibilité de dépasser l’enclavement de la ville. L’évolution de la gare est interrogée comme plateforme adaptable à l’évolution des pratiques de mobilités.
 
Hybridation opportuniste VS historicisme                                            
La dépréciation de certains lieux du centre-ville est lié à des dégradations et un manque de lisibilité de quelques pièces urbaines livrées à des affectations peu valorisantes. Accepter la pluralité des vocabulaires et des époques tout en favorisant l’adaptation d’une économie urbaine qualitative doit permettre au centre-ville vernonnais de tirer profit des flux touristiques et professionnels en capitalisant sur les potentiels de ses espaces ouverts et une approche évènementielle affinée.
 
Ville-seuil VS crise économique = territoire de l’innovation
Le renforcement de l’axe de transport Paris-Mantes est une opportunité économique et d’emploi. Une stratégie de reconversion innovante de l’activité industrielle alliée à une solidarisation de partenaires locaux (mobilité, gouvernance et innovation) permet de positionner Vernon sur l’axe  Seine en tant que cité-pôle dans un réseau de solidarité local et interdépartemental.
 
Récit VS modèle
Intervenir à Vernon surimpose un nouveau récit à un déjà-là pluriel. Plutôt que de modéliser les règles du jeu avec ses chaines de causalité possibles, il s’agit d’ouvrir l’existant avec un principe de serendipité collective. Dans le but d’entamer une reconfiguration réversible d’un environnement partagé, le récit quotidien de l’habitant sédentaire ou occasionnel est associé à l’opportunité de l’entrepreneur ou à la décision du politicien. Une offre d’accompagnement pour faire advenir le territoire comme collection intégrée
 
interviews
  • Présentation du projet
  • Parole aux experts
  • Parole à la ville
L'avis du jury
La qualité de ce projet réside dans la richesse de ses propositions spatiales. Les auteurs qualifient Vernon de ville de paradoxes, une “collection brute que semble avoir désertée son curateur”. Leur stratégie consiste à identifier des préalables qui amorceront la mutation de la ville. Ces préalables sont la transformation de la  gare, la requalification des transversales et la mutation du site des fonderies.  Au niveau de la gare, les auteurs proposent la création d’un “quai continu” et d’une “esplanade hybride” qui pourra à terme s’étirer  au-delà de la D528 afin d’adresser la diversité des quartiers. La requalification des transversales doit favoriser une “dérive urbaine”  vers la Seine. Le site de la fonderie / papeterie a valeur d’exemple et associe une vocation économique (“Hub de l’innovation sociale et  technologique”) à une offre de logements innovants.

Le jury a souligné les qualités d’un travail mené sur l’ensemble du territoire, depuis les grands ensembles jusqu’à la rive opposée de la Seine. Il a apprécié la connaissance précise du territoire
L'équipe
Amine Ibnolmonarak et Maya Nemeta se sont rencontrés à l’école d’architecture de Paris Malaquais, ils ont ensuite travaillé tous les deux à l’agence d’architecture et d’urbanisme AWP. Ils avaient monté leur propre agence MNAI en mars 2015. Maya est également co-fondatrice du collectif A(expo)n. Amine enseignait aussi à l’Ensa Paris Malaquais en tant qu’enseignant-chercheur.
Charlotte Meaud était titulaire d’un master recherche à l’iut de Lyon, obtenu une thèse à l’université de Lyon  en 2012, puis un master à Strasbourg en ingénierie et management de projets innovants. Emilie Meaud, sa sœur, avait étudié à l’école d’architecture de Toulouse, puis à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de la Villette, avant de rejoindre l’institut de technologie de Delft (Pays-bas) dont elle était diplômée. Après plusieurs postes en agence dont AWP ou elle avait rencontré Amine et Maya, elle travaillait dernièrement à l’agence Chartier-Dalix.
Mehdi Zaidi est un ami intime d’Amine avec qui il a étudié au lycée Français de Rabat, et de Maya. Il a apporté soutien et débat à l’équipe pendant le concours Europan.  Mehdi est consultant en « conduite du changement » chez Carewan. Entreprise européenne de conseil, spécialisée dans l’accompagnement des transformations.
 
‘À la terrasse du carillon, ce soir du vendredi 13 novembre, Charlotte Meaud, sa sœur Emilie, Amine Ibnolmobarak et Maya Nemeta, ainsi que  Mehdi Zaidi. Ensemble, ils ont imaginé à Vernon « les collections navigables » projet distingué du concours européen d’architecture Europan 13. Seuls Maya et Mehdi survivront.’ C’est en ces termes sobres, écrits pour Le Monde par Jean-Jacques Larochelle, que nous présentons cette équipe dont Europan est orphelin.
 
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