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Franges pionnières — Vichy Val d'Allier

Différents facteurs nous ont amenés à choisir le site de Vichy Val d'Allier : • les échelles spatiales et temporelles convoquées laissant entrevoir des enjeux urbains et paysagers forts • la singularité du site, liée à la fois à son fonctionnement passé en vase clos et aux formes atypiques héritées de l'activité de fabrication de munitions • l'occasion d'explorer une thématique qui nous interpelle : l'architecture et le paysage d'un parc d'activité contemporain. Notre réponse à la thématique de la ville adaptable passe par l'adoption d'une stratégie d'investissement volontaire et progressive à la mesure du site de Montpertuis Palazol, qui débute et s'organise à partir de ses franges. Elle s'appuie sur la définition d'un canevas d'infrastructures paysagères amené à se déployer et à se complexifier dans le temps. Sa mise en forme, qui repose sur les figures et situations héritées, vise à créer les conditions spatiales et fonctionnelles nécessaires à l'installation de nouvelles activités. Nous avons défini un paysage immanent, capable de compenser l'aléatoire programmatique. Notre réponse s'adapte également à l'échelle temporelle du projet en déclinant trois temps. Chaque étape poursuit un objectif (ouvrir, investir, déployer et hybrider) et présente une forme d'autonomie, ainsi la dernière étape propose-t-elle une vision à long terme sans pour autant limiter la valeur intrinsèque des précédentes. 

Étape 1 - Ouvrir, définir les contours 
Le premier acte vise à ouvrir le site à la population et à l’accueillir au sein du parc du Champ de Tir, lieu repère associé à un parcours de découverte du patrimoine. Dans un même temps, nous amorçons la mise en forme de l'armature des infrastructures paysagères sur la totalité du site. 

Étape 2 - Investir 
Le deuxième acte consiste à définir des gabarits de parcelles d'activités en fonction des lieux et de leurs caractéristiques.
Ainsi, sur Palazol, des unités de production de grande envergure prennent place en lisière de la forêt et surplombent le coteau agricole, formant avec la voie digue un nouvel horizon. À l'inverse, sur la frange est, de petits modules composent avec la pépinière un paysage mouvant visible depuis la route départementale. Sur Montpertuis enfin, l'ensemble des murs, dont la qualité structurelle s’oppose à leur démolition, deviennent supports à de nouvelles constructions. 

Étape 3 - Déployer et hybrider 
Cette étape permet de définir l'optimum du site. Tout d'abord, en évaluant ses capacités à produire de manière autonome une part de ses besoins énergétiques et à valoriser les déchets produits. Ensuite, en veillant à préserver ses qualités morphologiques (ouverture, densité de boisement, distance entre unités...).
De plus, cette étape vise à accueillir une plus grande diversité programmatique (logements associés aux unités de production, enseignement, hôtellerie...) mise au service de la vocation économique première.
À l'échelle territoriale, ce projet permet d'affirmer la coexistence d'entités contrastées (bois, espace agricole, plaine de l'Allier) par un travail sur leurs franges à l'échelle du site. 

L'avis du jury
Sans programmation particulière, le projet propose d’installer une armature paysagère capable de composer avec  l’aléatoire programmatique et d’accéder à un certain équilibre et autonomie. Le projet lie les 3 entités paysagères du site par ses franges en les valorisant comme des interfaces d’activités. Il définit de ce fait une infrastructure paysagère capable d’accueillir une programmation évolutive et concourt à une certaine autonomie énergétique du site. En s’appuyant sur le vocabulaire identitaire et certains bâtiments existants, le projet dessine un parc sur l’axe historique du tunnel et valorise les franges Est le long de la RD6 et Ouest en bordure d’agriculture. Ainsi, sur la base d’une trame hydraulique forte marquée par des bassins de lagunage, d’une topographie exacerbée, d’une trame boisée évolutive, d’un respect de l’existant et sur une logique de mutation énergétique paysagère, l’équipe réussit à installer un projet mutable et parfaitement adapté à une temporalité incertaine.

Le jury a souligné le caractère fortement adaptable de la proposition tant au niveau du paysage qu’au niveau des bâtiments. Il a apprécié les qualités paysagères d’intégration développées dans ce site très singulier. 
L'équipe

La complémentarité de nos compétences associée à notre complicité dans la manière d'aborder la conception de projet nous a amenés à faire équipe ensemble. Suite à notre rencontre lors de nos études d'architecture et de paysage à l'ENSAP Lille, nous nous sommes retrouvés à Nantes où nous avons créé nos ateliers respectifs.

Au-delà des liens d'estime et d'amitié qui nous unissent, nous partageons un engagement à chaque échelle, en faveur d'une logique de site associé à une prise en charge attentive des demandes implicites ou explicites. Nous pensons que les enjeux portés par un territoire nécessitent de convoquer des compétences croisées en urbanisme, architecture et paysage. Se situer au frottement de ces disciplines permet d'initier de nouveaux rapports entre nos objets de travail. Par ailleurs, nous plaçons le dessin au centre de notre pratique, convaincus que c'est par l'expérience de la mise en forme que l'on interroge le mieux un site et le programme associé. À cela s'ajoutent une curiosité et un enthousiasme que nous cherchons à partager avec l'ensemble des acteurs d'un projet.
Anne-Laure Marchal est architecte urbaniste diplômée de ENSAP Lille en 2009 (DEA et HMONP) et de l'Institut d'Urbanisme de Lille en 2010 (master). Après trois années d'expérience du projet urbain au sein de l'agence Forma 6, elle crée avec Sébastien Deldique l'atelier d'architecture et d'urbanisme BINTJ à Nantes, en octobre 2013.¶ Sébastien Deldique est concepteur en architecture. Après une formation de plasticien à l'école de Beaux Arts de Mons (Belgique) il s'oriente vers l’architecture et se forme à la pratique en intégrant l'agence De Alzua + à Lille puis l'agence Berranger Vincent à Nantes.
Léa Hommage et Mathieu Delmas sont paysagistes DPLG diplômés de l'ENSAP Lille en 2010 et 2011 après avoir respectivement étudié la géographie (deug à l'Université de Nantes 44) et les travaux paysagers (BTSA à TECOMAH) ainsi que l'urbanisme (master1 à Geoarchitecture). lls fondent à Nantes l'atelier de paysage LA FORME ET L'USAGE en 2012.

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