Ce projet répond à un double questionnement. Comment redonner envie d'habiter la ville dense en alternative à l'habitat périurbain ? Comment marquer cette nouvelle entrée de la ville-centre ? L’équipe se positionne résolument contre les résidences fermées qui se multiplient dans la région toulousaine. Pour elle, « la ville ne se construit pas par des enclaves, l’urbanisme doit être un vecteur de lien social ».
À l’échelle de l’ensemble du projet urbain Matabiau-Marengo-Périole-Raynal, l’équipe propose de requalifier la frange ferroviaire du site en créant une nouvelle polarité majeure avec la reconversion de la grande halle en lieu culturel, l’édification d’un « bâtiment-quai multifonction » surélevé et la création d’un vaste espace public combinant un parvis et une « prairie urbaine ». Un mail nord-sud, bordé de commerces et de petits locaux d’activité, traverse le secteur d’habitation en mode doux et le relie au Canal du Midi. A l’image de la ville historique, le quartier d’habitation joue de la juxtaposition de ruelles, de places et de perspectives. Les architectes souhaitent « favoriser l’inattendu, créer une poésie du lieu et un plaisir de parcourir la ville ». Une trame générique régulière – sur la base d’un îlot carré de 38 mètres de côté – permet d’atteindre un niveau de densité proche de celui du centre-ville. Des locaux d’activités et des bureaux sont aménagés dans les rez-de-chaussée ; des commerces, des bars, des restaurants se greffent sur des placettes. « Sans céder à la nostalgie du faubourg », le projet se veut support d’une sociabilité de proximité en s’appuyant sur des espaces partagés.