Fondé sur le caractère insulaire des lieux encadrés par une voie ferrée et le cours de l’Ouche, le projet crée des liens sensibles et discrets sur les berges tandis qu’en coeur de parcelle émerge “un laboratoire de recherche sur la campagne à la ville”. Les architectes choisissent l’ancien bief, un cours d’eau, enterré, comme fil d’Ariane permettant d’inscrire dans les quartiers qu’il traverse une vision alternative de la ville. Leur premier axe de réflexion porte sur la mixité sociale avec des logements et, au nord du site, un complexe “intergénérationnel” juxtaposant artistes, étudiants, jeunes créateurs d’entreprise, familles, et les “regards” des sans-emploi ou des retraités sur un quartier.
Le second axe de réflexion porte sur une nouvelle conception de la “villa urbaine”, en initiant un mouvement de terrain à l’échelle du territoire : les zones maraîchères se soulèvent pour accueillir la ville. De cette topographie nouvelle, subdivisée en plusieurs bandes, naissent alors des typologies innovantes, entre ville et village, loft et villa. Simplement déplacée dans un mouvement de translation verticale ou diagonale, chaque pièce du patchwork reconstitue un tapis vert qui s’offre d’un seul tenant à la vue des logements. Le projet répond au désir des villes d’attirer de “jeunes cadres” pour rétablir leur équilibre économique et social. Le rêve sécuritaire de logements en accession avec jardin se double de la possibilité d’une dynamique culturelle et d’un développement économique. Cette tectonique du terrain permet une approche écologique globale du projet : les terrasses plantées et la masse végétale participent à une excellente isolation acoustique et thermique. La production d’électricité par biomasse transformée et le traitement des hydrocarbures à l’échelle de la collectivité affichent une attitude urbaine responsable.