Evoquer l’instant et l’horizon, c’est envisager le monde, l’espace habité à la fois au travers des moments quotidiens, de l’éphémère qui capte l’attention, du temps présent, mais aussi au travers de l’ouverture à l’imaginaire, à d’autres perspectives, à un temps futur. C’est donc envisager l’ambivalence des lieux qui permet d’exister tant physiquement que psychiquement. L’instant et l’horizon ne veut pas du figé dans l’effectué. La ville doit exister par la vie qu’elle contient et qui par essence n’est pas fixation. Il ne s’agit pas pour autant de nier la forme, mais au contraire de l’affirmer en tant que lieu des possibles. L’équipe est partie de ce qui pré-existe, de ce qui semble faire sens dans ce territoire déployé. Le projet se nourrit de l’hétérogénéité du lieu pour penser l’urbain en portant une attention particulière à l’articulation des éléments entre eux. Le projet évite les tracés régulateurs, tisse, compose avec la complexité urbaine pré-existante, vient au contact des choses, fait affleurer les formes, les évènements, les parcours et crée un espace urbain perceptif non figé qui génère une succession d’instants non-prémédités.
Ce projet, “l’instant et l’horizon”, démontre notamment sa qualité par l’évocation de la haute qualité environnementale. Si l’on prend en compte la notion de développement durable appliquée à la ville, la haute qualité d’usage est tout aussi importante. Et le projet ne fait pas l’impasse sur ce sujet. Il apporte également un mélange entre la stratégie institutionnelle d’un plan qui va se faire et puis cette notion, assez rare dans les projets que l’on soumet notamment dans les concours, qui est celle du désordre. Cette confrontation ordre / désordre est très intéressante.