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Extractions, de la source aux ressources — Auby
Ce projet développe un processus où les enjeux urbains et paysagers du site s’imbriquent aux besoins socio-économiques d’Auby pour mettre en place un système économique et spatial alimenté par les énergies sous-jacentes de la ville.
 
Le savoir-faire habitant devient une ressource
L’intervention est fondée sur une politique d’emploi s’appuyant sur une association existante : Territoire Zéro Chômage de Longue Durée (TZCLD). Accompagnés par une entreprise à but d’emploi, les habitants pourront créer leurs propres métiers en fonction de leurs compétences, des services nécessaires au quartier et des espaces disponibles. Le devenir des Aubygeois est primordial avant d’envisager l'accueil d’une nouvelle population. Le projet s'inscrit donc dans un temps long afin de révéler les énergies habitantes.
 
Comment l’habitat peut-il devenir productif ?
Cette problématique est développée à travers deux situations : la réhabilitation du patrimoine sur l’ilôt de la pointe – en entrée de ville, voué à la démolition – et la construction du quartier fertile sur la rive nord :
 
L’îlot de la pointe: quand l’habitat existant devient productif
Pour lancer ce processus, l’atelier de l’emploi institué par TZCLD devient le moteur de réappropriation du site. Il s’installe à la proue de l'îlot où il cohabite avec la maison du projet. Cette étape enclenche la réhabilitation des maisons vacantes de l’ilôt qui voit son patrimoine revivre et devenir cité pilote de “l’habitat productif”. Le principe : chaque maison est diagnostiquée afin de révéler son potentiel programmatique et le type d’activité qu’elle accueillera. Simultanément, la dépollution de la friche du château d’eau sur la rive Nord est lancée.
 
D’une rive à l’autre
La traversée du canal est accompagnée par l’activation des berges et des axes structurants de la ville via un réseau de pôles attractifs : capitainerie, centre de déconstruction navale, atelier des mobilités, etc. Autour de cette acupuncture urbaine, les logements s’implantent en lanières perpendiculaires au canal afin de conduire les flux et perspectives vers la Deûle.
 
Le quartier fertile: créer des “pièces actives”
Conçues en continuité des expériences de l’atelier de l’emploi, les pièces actives réinterprètent les pièces standards du logement pour en dépasser l’usage privé, inciter un usage commun et ainsi devenir productives. La mutualisation des espaces réduit le coût pour l’habitant et permet d’ouvrir les lieux au public dans les temps habituellement creux de leur utilisation privée. Dans un habitat intergénérationnel par exemple, la cuisine commune devient temporairement une cantine de quartier gérée par des salariés de l’atelier de l’emploi. Cette hybridation génère une rencontre entre les nouveaux et les anciens Aubygeois.
 
Les nouvelles typologies d’habitats répondent aux services de quartier et génèrent des emplois pour les acteurs locaux sous le prisme de l’économie sociale et solidaire tandis que les pôles attractifs s'inscrivent dans l’économie plus large du bassin minier.

L'avis du jury
L'équipe prône l’inversion du modèle paternaliste historiquement associé à l'habitat ouvrier. Elle envisage un processus de projet impliquant la population dans les transformations de la ville, la réhabilitation du patrimoine existant, la construction de nouveaux logements ou l’entretien et les gestions de sols en dépollution. Elle répond ainsi aux problèmes d’emploi qui se pose encore à la Ville d'Auby et au Bassin Minier.
 
À la croisée des politiques de requalification urbaine et des politiques d’emploi, le projet propose une illustration concrète d’une démarche solidaire intimement liée à l’idée de patrimoine productif. Le projet propose un mode opératoire fondé sur des expérimentations qui s’enchaînent dans l’espace et dans le temps, en intégrant la réhabilitation de l’habitat ancien.
L'équipe

    Notre équipe est issue d’années de complicité à l’école d’architecture de Lille. Nous avons eu l’occasion de travailler ensemble durant nos études et avons cherché à prolonger cette synergie après nos diplômes passés en 2017. De ce fait, nous avons déjà plusieurs fois saisi l’opportunité de mettre en commun nos idées en répondant ensemble à des concours dans l’optique de créer un jour notre propre atelier. Aujourd’hui, nous sommes toutes les quatres salariées dans des agences d’architecture et d’urbanisme différentes. Ainsi, nous travaillons sur des problématiques variées, ce qui nous permet d’être complémentaires au sein de nos réflexions.
     
    Les thématiques qui nous animent convoquent un questionnement sur les modes de fabrication de la ville et c’est pour cela que nous avons participé à Europan. Nous sommes convaincues que l’intégration des problématiques sociales et économiques sont des enjeux primordiaux et des moteurs de pérennité dans la conception architecturale et urbaine. Ainsi, nos travaux tendent chaque fois à mettre en place des processus et des méthodes finement liées au contexte et construisent petit à petit notre point de vue sur le rôle de notre profession. Nous souhaitons favoriser l’intégration de l’habitant dès la conception et mettre en valeur l’expérimentation comme source de développement urbain.
     
    Membres du mouvement de la frugalité heureuse et créative, cet engagement collectif est aussi un moyen pour nous de définir nos valeurs. De la petite à la grande échelle, la question d’une architecture plus sobre et vertueuse et des enjeux environnementaux, à appréhender dans leur complexité, est primordiale. C’est pourquoi nous cherchons toujours à produire une analyse très précise du territoire afin d’en révéler son potentiel sous-jacent. Des ressources insoupçonnées et pluridisciplinaires deviennent alors le levier de nos propositions.
     
     
     
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