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Back ground — Floirac
Comment redonner à un territoire son identité ?
Comment le redécouvrir et lui rendre sa place dans l’agglomération ?
Comment le faire vivre en prenant en considération les enjeux climatiques actuels et urgents ? 
« Quelque fois on rencontre de petits signes abandonnés sur la terre. Ils ne sont pas importants, ils ne veulent pas dire grand-chose, et il faut se pencher près du sol pour les apercevoir. Rien du tout, juste quelques petits messages à moitié cachés dans la terre qu‘il faut déchiffrer. » J.M.G. Le Clézio - L’inconnu sur la terre
Back-Ground : l’idée première n’est pas de construire, l’idée première est de libérer le sol. Notre projet propose donc de regrouper, au sein de complexes d’espaces capables, les activités à la fois présentes sur le site et d’autres prévues d’y être installées, afin de libérer au maximum la terre des emprises bâties et lui redonner son caractère productif. Pour permettre à notre propos d’exister, nous élargissons le site de réflexion et présentons un phasage sur 30 ans, pour que les acteurs locaux puissent réadapter leur mode de productivité et de s’intégrer dans notre projet de manière durable, sur un territoire en recherche d’identité. Les constructions proposées sont de vrais lieux de production, de service et de résidence, mais aussi des lieux d’échange et de vie, grâce à une imbrication programmatique mêlant espaces de travail et de loisirs, espaces privés et espaces publics. L’ampleur de ces bâtiments est une réponse pragmatique à la volonté ressentie de densifier les activités sur le site, tout en minimisant leur emprise au sol. L’architecture, l’image et bien entendu les dimensions de ces complexes sont (et seront, à chaque phase du projet) à requestionner en fonction des orientations politiques. Enfin, il s’agit de minimiser les énergies mises en œuvre pour les construire.
La mobilité est un autre axe important du projet. Autrefois située à la marge de Bordeaux, Floirac en est aujourd’hui une partie intégrante et devient une des portes d’entrée de la ville agrandie, au carrefour d’axes structurants de communication de l’agglomération. En plus de prolongement du réseau de bateaux taxis existant sur la Garonne et de la création d’un pôle intermodal, notre projet propose la liaison téléphérique entre Bordeaux et Floirac. La voie Eymet accueille quant à elle de nouveaux modes de transports en site propre créant le lien entre les activités et les services proposés au sein des complexes. La voie de circulation le long de la Garonne est enterrée et le quai est renforcé pour faire face à d’éventuelles crues importantes dans les années futures. L’aménagement des berges permet également de faire pénétrer l’eau du fleuve de manière contrôlée à l’intérieur des terres grâce à un système de fossés qui bordent les chemins et délimitent les parcelles qu‘il irrigue.
Le sol du site d’intervention est donc libéré et rendu à la ville et ses habitants. Il devient lui-même productif, grâce à un programme d’aménagements paysagers spécifiques, rétablissant le rôle de l’eau : maraîchage, vignes, vergers, prairies de pâture prennent place.  Face à la Ville de Pierre, le projet propose donc une poche de vie au visage changeant, rythmé par les saisons et les activités s’y développant. Entre coteaux et Garonne, notre souhait est de faire redécouvrir la rive de Floirac. Lui permettre de profiter à nouveau des bénéfices d’un sol ancestral. Un retour à la biodiversité en même temps qu’une densification urbaine et donc d’une double productivité.
 

In front of the stone city, the project proposes an intensified urban program with a changing face through seasons and new links with developping activities. The territory will respond both of an here and an elsewhere like a rediscovered legacy. Cause if it’s important to reveal the ground, it’s equally essential to link it to our memory and territory’s one.
As a story which awake our fantasy.
L'avis du jury
L’équipe pose le postulat d’une libération du sol comme un acte fondateur permettant de restaurer ses fonctions naturelles et productives, et de redonner à voir le grand paysage de la plaine de Garonne, effacé par les occupations humaines et industrielles. À cette logique répond le déploiement de tours productives, préfigurant une évolution radicale de la manière dont on peut concevoir les activités dans le futur face aux enjeux écologiques et climatiques.
 
D’une grande maîtrise graphique, le projet a suscité de nombreux débats contradictoires au sein du jury qui a souhaité le remarquer hors palmarès. Ce projet manifeste se pose comme une interpellation dans la tradition d’Europan. Son propos a une valeur générique qui dépasse le site de Floirac.     
L'équipe
BACK-GROUND a été développé par Cécile Ameil et Hugo Franck, Architectes DPLG, accompagnés de Victor Rocher et Achille Breysse, tous les quatre issus de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand et du groupe d’étude Evan (Entre Ville, Architecture et Nature).
Cette même appartenance formatrice, ainsi que nos expériences et nos regards différents sur la manière de fabriquer de l’architecture, ont permis des discussions fortes et productives. Entre utopie et pragmatisme, la constitution d’un imaginaire partagé a influencé notre travail et l’expression d’une sensibilité commune.
Le titre de notre projet a deux définitions : le retour à la terre, comme ce besoin vital pour l’Homme de redécouvrir et de renouer avec une substance nourricière ancestrale et le contexte, qui est pour nous la base de tout développement de projet.
La prise en compte du site d’intervention demeure à nos yeux une priorité essentielle, dans le but de répondre de la manière la plus précise et fonctionnelle possible aux problématiques soulevées par le projet, en apportant un regard contemporain et responsable sur les enjeux qui le caractérisent.
Intervenant, dans le cadre de notre exercice, à des échelles très différentes, notre travail est de ne jamais cesser d’entrecroiser les données, les contraintes et nos références. Un aller-retour permanent ; le projet se nourrissant du territoire sur lequel il s’implante, ce même projet en nourrissant un autre.
La notion de Nature est au centre de nos questionnements sur les limites de la ville et sa résilience.  Nos préoccupations interrogent les acquisitions historiques et culturelles qui éloignent parfois l’Homme de la Nature tout en faisant partie : ne peut-on pas trouver dans la nature de nouveaux modèles de vie et de vivre ensemble ?
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